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Gauthier Delomez, avec AFP , modifié à
Alors qu'il est de plus en plus difficile de faire son plein d'essence dans les Hauts-de-France, la région a décidé de puiser dans les stocks stratégiques pour répondre à la forte demande actuelle. Dans "Europe midi", le préfet délégué pour la défense et la sécurité de la zone Nord évoque ce qui attend la région dans les prochaines semaines.

Une tension énergétique dans les Hauts-de-France. Le préfet délégué pour la défense et la sécurité de la zone Nord, Louis-Xavier Thirode, a évoqué le manque d'essence dans certaines stations alors que la région a décidé de puiser dans les stocks stratégiques. "La situation dans les stations-service des Hauts-de-France est très tendue", explique-t-il au micro d'Europe 1. "On n'est pas en crise, mais nous avons des difficultés d'approvisionnement, c'est-à-dire que le produit est dans les dépôts mais il ne parvient pas correctement jusqu'aux stations", indique le préfet délégué dans Europe midi.

Très forte demande et blocage d'un dépôt important

Les difficultés d'approvisionnement se font sentir dans toute la France, en particulier dans les stations TotalEnergies, victimes du succès d'une remise à la pompe et d'une grève dans ses raffineries et dépôts. Mais depuis quelques jours, les manques sont particulièrement criants dans le Nord et le Pas-de-Calais, avec certaines villes, comme Arras ou Béthune, très affectées. Les deux préfets ont interdit mercredi la vente et l'achat de carburant dans des jerricans, appelant la population à "faire preuve de civisme et de solidarité".

Louis-Xavier Thirode expose les raisons de cette tension sur l'essence : "Cette situation est principalement due à une très forte demande et aussi à l'indisponibilité du principal dépôt du Nord, bloqué par un mouvement de grève. Entre 20 et 40% des stations n'ont plus de gazole, c'est celui-ci qui pose problème", souligne-t-il.

La décision de puiser dans les stocks stratégiques

D'après le préfet délégué, la forte demande est due à "l'activité économique, notamment agricole, le transport. Il y a une demande frontalière (belge notamment) qui existe également et il y a aussi des mesures incitatives propices à faire des pleins en avance", note-t-il, espérant que le dialogue social aboutisse au déblocage du dépôt.

Face à cette crise, le département puise dans les stocks stratégiques. "Ce sont les stocks en disposition dans les dépôts pétroliers, et qui sont des stocks de précaution qui permettent de faire face à trois mois de consommation", évoque Louis-Xavier Thirode. "On a décidé d'entamer ces stocks pour que les distributeurs puissent accélérer le remplissage des stations-service (...). Ces stocks existent depuis longtemps dans le monde pétrolier, depuis une bonne centaine d'années, donc de temps en temps on fait appel à eux."

"Pas de rupture d'approvisionnement dans les prochaines semaines"

Pour la suite, le préfet délégué pour la défense et la sécurité du Nord relate que ses services "ont vu avec les pétroliers pour ne pas avoir de rupture d'approvisionnement dans les prochaines semaines et qu'ils accélèrent leurs commandes. Par exemple, un gros tanker est arrivé à Dunkerque hier (mercredi) avec près de 30.000 m3, ce qui correspond à trois semaines de consommation de gazole. D'autres vont arriver", promet Louis-Xavier Thirode.

Qui avance que "les effets de ces mesures" sont attendus "d'ici quelques jours, et d'ici là, on appelle les uns et les autres à ne pas se précipiter sur la pompe".