Chez SFR, la suppression des tickets restaurant est contestée par une assignation en justice. (Image d'illustration) 1:24
  • Copié
Elise Denjean, édité par Romain David , modifié à
Entre la crise et la mise en place du télétravail, certains employeurs ont supprimé les tickets restaurant, une mesure légalement contestable. Quant aux entreprises qui disposent d'une cantine, elles ne sont pas tenues d'apporter une solution de secours à leurs salariés si celle-ci a été fermée.

En cette période de crise sanitaire, le gouvernement insiste sur la nécessité du télétravail pour limiter la propagation du Covid-19. Sauf que pour de nombreux salariés, cette situation s'accompagne d'une perte de certains d'avantages, comme chez SFR où les tickets restaurant ont été supprimés. La CFDT a d'ailleurs assigné l'opérateur en justice, et ce n'est pas la seule entreprise dans ce cas. 

En théorie, cette pratique est tout simplement illégale : si vous avez droit à des tickets restaurant, c'est qu'il s'agit d'une disposition de votre contrat de travail qui s'applique autant à distance qu'en présentiel. Pour ceux dont le contrat n'offre pas cette possibilité-là, la situation est plus complexe, et l'entreprise n'a aucune obligation de compenser l'absence de restaurant d'entreprise. 

Des repas maisons souvent un peu plus chers

Et pourtant, les repas à la maison sont souvent plus coûteux qu'à la cantine, rappelle Nicolas, ingénieur informatique : "Les cantines collectives sont généralement subventionnées par les comités d'entreprise. On arrive à manger un repas complet pour 2 ou 3 euros, alors qu'à la maison il faut compter 4 ou 5 euros, voire un peu plus." Au total, chaque mois, cela représente un peu plus de 40 euros supplémentaires pour Nicolas.

Il s'agit d'un véritable casse-tête pour les employeurs, selon Eric Chevée, le vice-président de la CPME : "Il y a des frais inhérents au télétravail. C'est une question qu'il faut considérer", pointe-t-il auprès d'Europe 1. Le sujet de la restauration pourrait donc corser un peu plus les négociations au sein des entreprises, déjà parfois houleuses en matière de télétravail.