Geoffroy Roux de Bézieux, Medef crédit : ERIC PIERMONT / AFP - 1280 1:06
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avec AFP
Après l'échec des négociations sur la réforme de l'assurance-chômage, le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, envisage de quitter l'Unédic dimanche. "Une petite révolution dans l'évolution de notre modèle social", selon une journaliste du "JDD".

Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a jugé "injuste" la vive critique d'Emmanuel Macron contre les partenaires sociaux après l'échec des négociations sur la réforme de l'assurance-chômage, dans un entretien au Journal du Dimanche.

"Oui, c'est dur de trouver des consensus". "Dire que quand c'est dur, comme l'a pointé Emmanuel Macron, les partenaires sociaux se défaussent sur l'État, est injuste", a affirmé le chef de l'organisation patronale, jugeant que la mission posée par l'État pour cette réforme était "impossible" à remplir.

 

"Quand les ingérences sont permanentes, oui, c'est dur de trouver des consensus. Dur, également, d'obtenir des économies des syndicats quand le gouvernement ne parle que du bonus-malus", a-t-il encore insisté.

Une vive critique du président. Avant lui, les syndicats CGT, FO et CFDT, avaient déjà vivement répondu au président de la République après ses critiques lancées jeudi à l'encontre des partenaires sociaux. "On est dans un drôle de système !", avait dit le chef de l'État devant les présidents de départements réunis à l'Élysée. "Chaque jour dans le pays, on dit 'corps intermédiaires, démocratie territoriale, démocratie sociale, laissez-nous faire'. Et quand on donne la main, on dit 'mon bon monsieur, c'est dur, reprenez-la'." 

Les négociations entre partenaires sociaux ont buté sur le refus patronal d'un bonus-malus pour décourager les entreprises de recourir aux contrats courts. Le patronat a, de son côté, déploré le refus des syndicats de discuter des économies demandées par le gouvernement, au minimum un milliard d'euros par an.

Le Medef pourrait quitter l'Unédic. Geoffroy Roux de Bézieux a prévenu que "sans remise en question forte" du système actuel de gestion paritaire, le Medef pourrait quitter l'Unedic, l'organisme gestionnaire de l'assurance-chômage. "Ce monde ne bouge pas à la même vitesse que le monde de l'entreprise. Au Medef, nous allons réexaminer notre présence dans tous les organismes paritaires", a-t-il indiqué.

Le patron du Medef "ne veut pas servir de caution à la tête de l'Unédic", analyse au micro d'Europe 1 Emmanuel Souffi, journaliste au JDD qui rappelle que l'Unédic est géré par les partenaires sociaux depuis 1958. "Ce serait une petite révolution dans l'évolution de notre modèle social, dans la prise en charge de la protection sociale en France."

Un appel à baisser les impôts. Interrogé sur les aspirations d'équité fiscale qui s'expriment dans le mouvement des "gilets jaunes", le patron du Medef a appelé le gouvernement à baisser les impôts, à la fois sur les sociétés, la production et les revenus des classes moyennes. "Tout le monde en paie trop, nous sommes à un stade de saturation qui fait que le consentement à l'impôt a disparu", a-t-il estimé.

Favorable à une taxe sur les GAFA. Sur le plan international, Geoffroy Roux de Bézieux s'est dit favorable à l'instauration d'une taxe sur les géants du numérique, les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple). Elle "a des inconvénients car elle va toucher des sociétés françaises, mais nous la soutenons afin qu'un dispositif plus large soit adopté en Europe", a-t-il expliqué, plaidant aussi pour un impôt sur les sociétés, plancher et plafond, en Europe pour réduire l'optimisation fiscale.