Un remaniement plutôt au goût du patronat

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Chose rare, le Medef a accueilli avec bienveillance le nouveau gouvernement Valls. Et notamment l’arrivée d’Emmanuel Macron à Bercy.

L’info. Malgré la main tendue par François Hollande, incarnée par le Pacte de responsabilité, le patronat entretient des relations compliquées avec le gouvernement. Mais l’ambiance s’est détenue avec le remaniement dévoilé mardi, et notamment la nomination d’Emmanuel Macron au poste de ministre de l’Economie. Au regard des réactions de plusieurs chefs d’entreprise, le gouvernement peut compter sur une certaine bienveillance des milieux économiques. D’autant que Manuel Valls est l’invité mercredi de l’université d’été du Medef.

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Le patronat se félicite du remaniement. Ce n’est pas vraiment dans les habitudes des patrons de saluer un gouvernement socialiste mais cette fois-ci, les commentaires sont unanimes. Et pour cause : la ligne économique annoncée, plus libérale, est favorable aux entreprises.

Et la nomination d’Emmanuel Macron, au poste de ministre de l’Economie, est très bien perçue : passé par la banque d’affaires Rothschild, ce dernier est perçu comme un fi connaisseur du monde de l’entreprise et a été l'un des architectes du pacte de responsabilité lorsqu'il était secrétaire général adjoint de l'Elysée. Le patron d’Orange, Stéphane Richard, n’a pas tardé à le féliciter en des termes très élogieux, tout comme Geoffroy Roux de Bézieux, PDG de Virgin Mobile et vice-président du Medef :

Consécration suprême, le président du Medef a lui aussi vanté les qualités du nouveau ministre : "Emmanuel Macron a trois atouts : il connaît l'entreprise, il connaît l'économie de marché et il connaît la mondialisation", a renchéri Pierre Gattaz, mercredi sur RTL, tout en précisant qu’il attendait désormais des actes concrets.

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Les raisons du satisfecit patronal. Si le patronat a accueilli positivement le remaniement, c’est avant tout parce qu’il clarifie la politique menée par le gouvernement. Exit les atermoiements entre l’aile gauche et les libéraux du PS, c’est la fin d’un "spectacle schizophrène à Bercy", a confié un patron au micro d’Europe 1. Les entreprises, qui ont horreur de l’incertitude, surtout législative et fiscale, sont rassurées de savoir désormais à quoi s’en tenir. "La crise politique aura au moins servi à choisir une ligne économique claire", commente ainsi Nicolas Bouzou, directeur du cabinet de conseil Asteres, dans une tribune publiée mercredi sur le site des Echos.

Le Medef a ses raisons d’être bienveillant. Si les chefs d’entreprise sont laudatifs avec ce remaniement, c’est aussi pour être mieux entendus du gouvernement. Notamment pour vendre plusieurs dossiers : le temps de travail, le Smic intermédiaire, ou encore le levée de freins à la croissance des entreprises françaises.

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Mais Gattaz ne va pas pour autant brusquer le nouveau gouvernement, car il sait très bien qu’on risque de lui rappeler un sujet : les contreparties au pacte de responsabilité en termes d’emploi et d’investissement. Or les négociations trainent et le nouveau gouvernement pourrait rapidement le souligner.