"Où est passé le ministre de la Culture ?" : le monde du cinéma lance un cri d'alarme

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Tiffany Fillon , modifié à
Depuis le début du confinement, le monde du cinéma est à l'arrêt et n'est pas prêt de redémarrer. Au micro d'Europe 1, Éric Lagesse président de Pyramide Distribution et coprésident du syndicat des distributeurs indépendants DIRE, a exhorté samedi le ministère de la Culture à donner plus de précisions sur le réouverture des cinémas pour sauver ce secteur. 
INTERVIEW

Les cinémas sont fermés jusqu'à nouvel ordre. C'est ce qu'a annoncé le Premier ministre Édouard Philippe mardi, lors de la présentation du plan de déconfinement, prévu le 11 mai. Invité sur Europe 1 samedi, Éric Lagesse président de la société Pyramide Distribution et coprésident du DIRE, le syndicat des distributeurs indépendants, exige que le ministère de la Culture communique au plus vite sur une date de réouverture des salles. Il s'agit, selon Éric Lagesse, d'une condition essentielle pour que le monde du cinéma puisse se relever économiquement de la crise qui le frappe de plein fouet. 

"Depuis le 18 mars, on ne peut plus sortir de films en salles et on ne sait pas quand on va pouvoir en sortir à nouveau", se plaint Éric Lagesse. Face à ce constat, selon lui, le monde du cinéma se sent abandonné. "On se demande où est passé le ministre de la Culture parce qu'on ne l'entend plus du tout. On est en attente d'un mot sur le cinéma, d'un geste et d'une idée. On dit aux restaurateurs que fin mai, ils seront à peu près fixés. Nous, on nous dit rien", s'insurge-t-il.  

Le mot 'cinéma' n'est prononcé par personne

Cette réalité est d'autant plus incompréhensible pour Éric Lagesse que le cinéma pèse lourd dans l'économie française. "C'est un secteur qui rapporte de l'argent et emploie énormément de monde. Mais le mot 'cinéma' n'est prononcé par personne", lance-t-il. 

Pourquoi ce secteur a-t-il besoin de connaître la date de réouverture des salles ? Pour pouvoir s'organiser, répond Éric Lagesse. "Le première étape pour nous, distributeurs, c'est de pouvoir dater nos films parce qu'on ne sort pas un film en deux semaines", explique-t-il. "Un travail en amont" est en effet réalisé pendant plusieurs mois. Mais en l'absence de date butoir, "pour le moment on ne peut pas faire ce travail", se désole-t-il.  

Malgré cette situation de crise, Éric Lagesse se dit "optimiste". "Je pense qu'il existe une puissance d'attraction [du cinéma] et que le public retournera [dans les salles]. Peut-être qu'il mettra du temps parce qu'il aura peur", affirme-t-il. Son sentiment d'espoir se nourrit d'un constat prometteur. "Le public manque de films, c'est une évidence. Quand on voit les scores des films à la télévision et en VOD en ce moment, les taux d'audience sont importants. Les gens ont besoin de films et, à un moment donné, ils auront besoin de nouveaux films", estime Éric Lagesse.