Mort de Jean Pormanove : «Chez certains jeunes, il y a un vide intellectuel et culturel», constate la psychologue Marie-Estelle Dupont
La mort tragique de Jean Pormanove, filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, soulève des questions sur l’attrait croissant des jeunes pour des contenus violents. Dans l’émission Culture médias de ce lundi, la psychologue Marie-Estelle Dupont a souligné un "vide intellectuel et culturel" grandissant chez certains jeunes.
La mort tragique de Jean Pormanove, personnalité emblématique du milieu médiatique, a secoué le monde de la presse et des réseaux sociaux. La scène de sa disparition a été filmée et diffusée, impactant son public souvent très jeune. Cette tragédie a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, attisant un débat sur la consommation de contenus violents par les jeunes générations.
La technologie comme "outil d’amplification" de la violence
Au micro d’Europe 1 dans l’émission Culture médias animée par Thomas Isle, la psychologue Marie-Estelle Dupont a réagit ce lundi à la mort du streamer et a constaté une consommation de contenus violents par les jeunes générations. Pendant plusieurs semaines, Jean Pormanove semble avoir été torturé, martyrisé et séquestré par les streamers Narutovie et Safine en direct sur la plateforme Kick. "Chez certains jeunes, il y a un vide intellectuel et culturel", a dénoncé la psychologue Marie-Estelle Dupont. "Il y a une culture de l’humiliation où on jouit de voir l’autre avoir mal", a poursuivi Marie-Estelle Dupont.
Selon la spécialiste, il devient évident que les plateformes en ligne sont devenues des terrains fertiles pour la diffusion de vidéos de plus en plus choquantes, souvent partagées par des adolescents en quête d’émotions fortes puisqu’elle constate qu’il y a peu d’"appartenance positive". "La technologie est devenue un boulevard pour que la violence s'explique de manière illimitée et en toute impunité", explique la psychologue. Pour ces jeunes qui ont ce vide dont il est question, il y a une perversité qui "laisse place à une absence d’empathie, de conscience de soi et d’autrui".
La tragique disparition de Jean Pormanove met en lumière la banalisation de la violence dans les contenus numériques et son attrait pour les jeunes générations. La question repose également sur l'inaction de l'Arcom, pourtant avertie par plusieurs signalements le 15 décembre, puis le 10 février, et à nouveau ces dernières semaines. En réponse, le gendarme de l'audiovisuel se dit incompétent car la plateforme de diffusion Kick est australienne.