Eurockéennes 1:50
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Mathilde Durand
Le festival des Eurockéennes de Belfort, qui devait se tenir du 2 au 4 juillet, n'aura pas lieu cet été, en raison de la crise sanitaire du coronavirus. Impossible d'envisager un report pour cette grosse machine. "Les festivals d'été sont tous 'chaînés', les tournées d'artistes s'organisent avec la succession des festivals", explique sur Europe 1 Jean-Paul Roland, le directeur du festival.
INTERVIEW

Après Solidays, Avignon ou encore le Main Square d'Arras, le festival des Eurockéennes de Belfort, qui devait se tenir du 2 au 4 juillet, doit annuler son édition 2020. Lors de son allocution lundi, Emmanuel Macron a annoncé que les grands rassemblements, type festivals et concerts, ne pourraient pas avoir lieu avant la mi-juillet. "C'est malheureusement annulé, puisque la machine est bien trop lourde pour pouvoir reporter", précise sur Europe 1 Jean-Paul Roland, directeur des Eurockéennes. "On n'a aucune visibilité sur ce que sera le déconfinement dans notre secteur". 

Un report impossible

Depuis les mesures de distanciation sociale et de limitation des rassemblements, bien avant le confinement, le directeur du festival sentait une épée de Damoclès au-dessus des événements de l'été. Le scénario d'un report des Eurockéennes a été vite écarté. "Les festivals d'été sont tous 'chaînés', les tournées d'artistes s'organisent avec la succession des festivals. Le même week-end que nous un festival au Danemark avait déjà annulé, Rock Werchter en Belgique est sur le point d'annuler, Arras également. C'est impossible de le faire seul". 

"La première chose que l'on doit aux festivaliers, qui nous ont fait confiance, qui souvent ont acheté des billets à l'aveugle avec un petit bout de programmation, c'est de les rembourser. On met ça en place dans les jours qui viennent", assure Jean-Paul Roland. "Et puis on étudie pour se projeter dans l'avenir, en restant un peu optimiste, peut-être pouvoir conserver un billet qui aurait une validité en 2021." 

Les festivals secoués 

Les organisateurs doivent maintenant annuler auprès des artistes. Une tâche difficile pour certains qui comptaient sur le festival pour acquérir une notoriété et partager leur musique. "On avait un focus sur des groupes africains, que l'on avait découverts dans des clubs. Plutôt des jeunes groupes, qui venaient pour la première fois en Europe, c'est très difficile pour eux", cite Jean-Paul Roland, qui se veut pragmatique. "Je crois que ce climat, une crise sanitaire majeure, exclut toutes les déceptions que l'on peut avoir de ne pas faire ce grand rendez-vous, comme on le monte depuis 32 ans." 

"C'est partie remise même si je parle plutôt d'une année noire que d'une année blanche, parce que la secousse va être forte dans notre secteur, qui aura besoin d'aides extérieures", déplore Jean-Paul Roland.