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Guillaume Perrodeau
Sur Europe 1, le philosophe dénonce l'attitude du gouvernement et le traitement médiatique suite à l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen.
INTERVIEW

Normand de cœur (région où il a créé l'université populaire de Caen), Michel Onfray a évidemment été peiné du drame qui a touché Rouen, avec l'incendie qui a touché l'usine Lubrizol. Depuis, l'inquiétude est grande chez les habitants de la ville, qui craignent des conséquences sanitaires et environnementales désastreuses. Chez Anne Roumanoff sur Europe 1, le philosophe dénonce le traitement médiatique de l'événement et l'inaction du pouvoir politique.

"Le truc habituel du pouvoir"

"Ce qui m'a peiné, c'est surtout le traitement médiatique. Évidemment, il y a eu la mort de Chirac qui a volé un peu la vedette, mais on retrouve ce qui s'est passé avec Tchernobyl : 'le nuage n'est pas toxique', nous dit-on", estime Michel Onfray. L'auteur de Décadence déplore que l'attention médiatique se soit presque uniquement concentrée sur la mort de l'ancien président, et que les médias aient traité l'incendie de Rouen "comme ça en passant".

"C'est le truc habituel du pouvoir qui nous dit qu'il ne se passe rien, qu'il faut circuler, il n'y a rien à voir", ajoute-t-il, rappelant que les sites classés Seveso représentent des "risques industriels majeurs".

"Quand il s'agit vraiment d'être écologiste, il n'y a plus personne"

Selon le philosophe, l'incendie de Rouen est aussi une manière de mettre en lumière un double discours politique sur l'écologie. "Qu'on arrête de mentir aux gens en disant que l'écologie est la chose la plus essentielle, quand on s'en moque complètement", fustige-t-il, "quand il s'agit vraiment d'être écologiste, il n'y a plus personne."