"Il faut bien doser l’utilisation du pass sanitaire", s’inquiète l’un des propriétaires du château de Vaux-le-Vicomte

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Manon Bernard , modifié à
Dans moins de deux semaines, les musées, cinémas et lieux historiques vont rouvrir leurs portes. Le gouvernement souhaite appliquer un pass sanitaire pour accéder à certains endroits, mais la liste n’est pas encore fixée. Ascanio de Vogüé, l’un des trois propriétaires du château de Vaux-le-Vicomte en région parisienne, était invité, jeudi, dans la matinale d’Europe 1. 

Pass sanitaire, jauges imposées et gestes barrières : la culture s’apprête à se déconfiner timidement. Au château de Vaux-le-Vicomte, en Seine-et-Marne, on attend les visiteurs dans les jardins dès samedi et à l’intérieur à partir du 22 mai. L’un des trois frères propriétaires du plus grand bien privé de France, Ascanio de Vogüé, était l’invité de Matthieu Belliard, jeudi matin. Pour lui, il est important de "bien doser" l’utilisation du pass sanitaire souhaité par le gouvernement.

"Ça risque de freiner certaines personnes à venir dans les lieux culturels"

Le gouvernement y tient et l’Assemblée nationale a donné son premier feu vert sous conditions. Un pass sanitaire pourrait être demandé pour accéder à certains lieux restés fermés pendant le confinement. Cette preuve de vaccin anti-covid ou d’un test négatif de moins de 72 heures pourra être présentée via l’application Tous Anti-Covid à l’aide d’un QR code. Pour l’instant, il semble néanmoins s’appliquer uniquement aux événements de plus de 1.000 personnes.

Ascanio de Vogüé craint que ce pass agisse à l’encontre de la culture. "Ça risque de freiner certaines personnes à venir dans les lieux culturels", alerte-t-il au micro d’Europe 1. Mais le châtelain comprend tout de même "l’existence de ce pass pour rassurer les visiteurs". "Il faut le doser, peut-être le mettre en place sur les intérieurs et pas sur les extérieurs. Ça n’a pas de sens de demander un pass pour visiter les jardins privés, alors que tous les jardins publics sont ouverts librement", met en garde Ascanio de Vogüé.

50% de salariés en chômage partiel depuis un an

Après cinq mois de fermeture, il est essentiel pour les trois propriétaires d’accueillir à nouveau du public. D’abord pour transmettre l’Histoire de ce château du 17ème siècle, théâtre de la vie politique sous Louis XIV. Mais aussi pour retrouver les 80% de ressources financières apportées par la billetterie qui servent à éponger les 6 millions d’euros de charges d’entretien par an. La réouverture de ce lieu historique est "un grand soulagement", confie Ascanio de Vogüé. En premier lieu pour les salariés, dont 50% sont au chômage partiel depuis un an. "C’est dur psychologiquement de ne pas travailler", reconnaît-il.

Le château de Vaux-le-Vicomte rouvre donc ses grilles dès ce samedi pour les promeneurs désireux de se balader dans ses jardins. Les mesures barrières seront toutefois respectées et une jauge de 50% en deçà de la capacité d’accueil sera appliquée.