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Alexis Patri
Très engagée publiquement contre les inégalités femmes/hommes, la productrice et actrice Julie Gayet défend aussi ses idéaux féministes dans la sphère privée, comme elle le raconte à Anne Roumanoff dans "Ça fait du bien".
INTERVIEW

Il n'y a pas d'âge pour apprendre l'égalité femmes-hommes. Ce pourrait être l'un des credo d'éducation de Julie Gayet. À l'affiche du film de Nicolas Vanier Poly, l'actrice et productrice explique à Anne Roumanoff comment elle a éduqué ses deux fils à être des hommes autonomes, qui ne feront pas peser la charge mentale sur leur copine.

Majeurs, vaccinés... et cuisiniers

Féministe engagée, Julie Gayet a trouvé un bon moyen de retranscrire ses idéaux dans l'éducation de ses deux fils, qui ont notamment appris les travaux ménagers dès le plus jeune âge. "Ils ont même eu droit au stage de cuisine", précise leur mère. "J'ai une copine qui est très, très bonne cuisinière et à qui j'ai demandé de leur faire un stage. Elle avait prévu tout un petit planning pendant les vacances : comment faire les œufs, comment faire les légumes, etc.

Et les cours extra-scolaires, utiles à la vie quotidienne, ne se sont pas arrêtés là. "On a même fait des cours de massage", ajoute Julie Gayet. De quoi en faire des adultes autonomes. "Je leur ai dit : le bac, majeur vacciné, le permis de conduire. Et maintenant, vous savez cuisiner, c'est bien", sourit la productrice.

Ne pas reproduire un vieux modèle

Il faut dire que Julie Gayet s'est rendu compte très jeune que la lutte contre le sexisme se jouait pour beaucoup dans la sphère privée. "Je m'étais suis rendue compte qu'à 13 ou 14 ans mon petit frère ne savait toujours pas où se rangeaient les cuillères en bois dans la cuisine !", s'étonne-t-elle encore aujourd'hui. 

Cette lutte contre les réflexes sexistes est donc nécessaire au quotidien, et même dans les milieux les plus progressistes. "Mes frères aidaient sûrement un peu, mais, sans se rendre compte, c'est à moi que ma mère demandait de l'aider à débarrasser la vaisselle", se souvient l'actrice. "Mes parents étaient plutôt des soixante-huitards, mais je crois que l'on est tous confrontés à cela".

Agnès Varda en modèle

Dans son apprentissage à faire différemment des modèles empreints de sexisme, Julie Gayet a eu, notamment, un modèle de poids : Angès Varda. La réalisatrice avait choisi l'actrice en 1995 pour incarner le rôle de CCC sur son film VVV. "Avec elle, j'ai compris qu'on pouvait travailler et avoir des enfants, faire preuve d'autorité différemment, avoir des équipes paritaires", énumère-t-elle.

Une pédagogie de vie qui se passait de cours. "Agnès a été un modèle pour moi, sans donner de leçons. Juste en étant et en faisant différemment."