Procès de Cédric Jubillar : un gendarme plaide une «erreur» concernant le téléphone de l'amant de Delphine
"A aucun moment", l'amant de Delphine Jubillar ne s'est retrouvé "sous les relais de Cagnac-les-Mines", a affirmé mardi un gendarme, plaidant une "erreur" après la découverte par la défense des coordonnées du compagnon de la disparue, dans une liste de numéros détectés près du domicile des Jubillar la nuit de la disparition.
Cédric Jubillar mis en difficulté au dixième jour de son procès devant la cour d'assises du Tarn. Le trentenaire jugé pour le meurtre de son épouse Delphine a été confronté ce mardi à ses déclarations contradictoires au sujet du positionnement inhabituel de la voiture de l'infirmière le matin de sa disparition ou encore sur l'existence d'une sortie pour promener les chiens du couple avant qu'elle ne donne plus signe de vie.
Face à ces éléments à charge, la défense met toujours en avant le possible bornage du téléphone de l'amant de Delphine le soir du 15 décembre 2020. Et un gendarme expert en téléphonie a été appelé à la barre pour défendre le travail des enquêteurs.
Un amateurisme des enquêteurs ?
Ce gendarme expert, un peu honteux à la barre, s'est confondu en excuses. Le numéro de Donat-Jean Maquet s'est retrouvé par erreur dans une liste. Une liste où figurait tous les téléphones qui ont borné à Cagnac-les-Mines durant la nuit de la disparition. Alors comment expliquer une telle erreur, questionne la présidente. "Je l'ignore", répond-il. "N'y a-t-il personne pour surveiller ?", interroge-t-elle par la suite. "Non", avoue l’expert, un peu gêné.
Ce gendarme s'est ensuite lancé dans une explication extrêmement technique sur le bornage téléphonique, en s'excusant au passage de ne pas être très clair. Quoi qu'il en soit, cette grosse gaffe fait tache, s'inquiète Alexandre Martin. avocat de la défense. "Ça fait peur quand même, on parle d'un dossier extrêmement difficile qui demande beaucoup de travail à tout le monde. Et aujourd'hui, un gendarme vient nous dire 'je me suis trompé, j'ai marqué ce nom alors que je n'aurais pas dû le noter'. Nous ça nous inquiète sur l'amateurisme de certains enquêteurs dans ce dossier", déplore-t-il.
Une erreur qui accrédite donc la thèse d'un certain flou général autour de l'enquête. Et sans aller jusqu'à dire que c'est du pain béni pour la défense, c'est une bévue qui est loin de desservir l’accusé.