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Violences contre les gendarmes : plus de 9.000 agressions en 2024, une hausse de 55% en 10 ans

Alexis Bourdon - Mis à jour le . 1 min

Des gendarmes fauchés par un chauffard récidiviste à la suite d'un refus d'obtempérer, la mort d'Éric Comyn fin 2024, un gendarme agressé chaque heure en France... La violence envers les forces de l'ordre ne cesse d'augmenter, tandis que le respect de l'uniforme s'amoindrit dans l'Hexagone.

Agressions, jets de projectiles, attaques en embuscade... Selon un rapport de l'IGGN, les agressions physiques et verbales contre les forces de l'ordre ont atteint un nouveau seuil en 2024. Une augmentation qui pousse les forces de l'ordre à tirer la sonnette d'alarme.

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"La France a tué mon mari", avait dénoncé la femme d'Eric Comyn quelques jours après le meurtre de son mari, réclamant une prise de conscience.

Une hausse de 55% des agressions en 10 ans

Une prise de conscience nécessaire au vu des chiffres publiés par l'inspection générale de la gendarmerie, l'IGGN : plus de 9.470 agressions recensées l'an dernier, soit une hausse de 55% en 10 ans. Chiffre plus alarmant encore, dans près d'un quart d'entre elles, l'agresseur détient une arme à feu. Mais derrière ses statistiques, il y a des vies. Europe 1 a rencontré ceux qui vivent cette violence quotidienne.

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Comme Lucie, âgée d'une quarantaine d'années, et qui ne s'est jamais remise de son agression il y a deux ans, lorsque des hommes l'ont percuté avec une voiture.

"J'arrive près de l'habitation qui est cambriolée et j'ai la voiture des malfaiteurs qui est stationnée sur le trottoir devant l'habitation", a-t-elle confié au micro d'Europe 1. "Cette voiture démarre en trombe à notre vue et me percute avant de prendre la fuite. J'ai des crises de panique, des cauchemars post-traumatiques, ça fait maintenant plus de deux ans que je n'ai pas travaillé."

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"L'outrage est devenu normal"

Etienne quant à lui, a été roué de coups par deux individus l'an dernier alors qu'il tentait de les séparer. Pour ce jeune militaire, il n'y a plus aucun respect pour l'uniforme.

"Je suis rentré il y a presque dix ans dans la gendarmerie. Auparavant, notre présence seule pouvait calmer une situation. Maintenant, il n'y a plus la peur du gendarme, on sent presque une haine de la part de certaines personnes. On a l'impression d'être encore moins respectés et que l'outrage est devenu normal", a-t-il déploré.

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Pour les familles, ces agressions à répétition sont de plus en plus difficiles à vivre. C'est le cas de Jeanne, épouse d'un gendarme basé en Gironde. "Quand il n'est pas là, ce n'est pas facile, on ne sait pas ce qui se passe. On sait qu'en effet, il y a des risques pour lui et on a constamment peur."

Si sur le papier une protection juridique existe, les gendarmes dénoncent une banalisation des injures. Les agressions verbales ne sont jamais ou presque sanctionnées par la justice.