Procès d'Éric Dupond-Moretti 1:35
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Jacques Serais, édité par Alexandre Dalifard / Crédit photo : BENOIT PEYRUCQ / AFP
Ce vendredi, lors de la cinquième journée du procès d'Éric Dupond-Moretti, l'ex-Premier ministre Jean Castex, désormais patron de la RATP, a témoigné devant la Cour de Justice de la République (CJR). Et cette première semaine de procès s'est terminée ce vendredi après-midi avec le témoignage troublant de l'ancienne conseillère justice de l'Élysée.

Un ex-Premier ministre au procès d’Éric Dupond-Moretti pour prise illégale d'intérêt. Jean Castex, désormais patron de la RATP, a témoigné devant la Cour de Justice de la République (CJR). À la barre, il a dit ne pas être l'avocat du garde des Sceaux, mais a démenti tout règlement de compte politique avec la Justice. Cette première semaine de procès s'est terminée ce vendredi après-midi avec le témoignage troublant de l'ancienne conseillère justice de l'Élysée.

"Il fallait comprendre ce qui s'y passait"

Lorsqu’elle entre dans la salle d’audience, Hélène Davo est la 16e et dernière témoin de la semaine à venir s’exprimer à la barre. Le silence envahit le prétoire. Éric Dupond-Moretti sort son stylo. L’ancienne conseillère d’Emmanuel Macron s’approche du micro. D’emblée, cette magistrate, qui est aujourd’hui la première présidente de la cour d’appel de Bastia, justifie et défend la décision du garde des Sceaux d’ordonner une enquête administrative à l’encontre du parquet national financier. "Il fallait comprendre ce qui s’y passait !", insiste-t-elle. Mais la suite révèle un certain "en même temps" au plus haut sommet de l’État.

Car Hélène Davo admet que les déclarations et la plainte d’Éric Dupont-Moretti lorsqu’il était avocat, à l’encontre de ce même PNF, était de nature à créer une confusion. "Il y avait un problème. Oui, c’était une situation de possibles conflits d’intérêts. C’est une évidence", lance-t-elle sans sourciller, "mais il fallait bien avancer". L’ancienne conseillère de la Présidence marque un temps d'arrêt, puis reprend : "Force est de constater que nous avons collectivement tâtonné dans l’inédit. Avec le recul, c’est invraisemblable qu’il ait fallu trois mois pour un décret de déport du ministre. Mais à l’époque, je ne savais pas ce que c’était". Un témoignage qui dédouane Éric Dupond-Moretti de toute volonté de vengeance. Mais qui, sur le fond, l’accable.