Nîmes : après un premier couvre-feu pour les mineurs, «le défi de tenir dans le temps» pour la police
Pour la première fois, la ville de Nîmes a mis en place un couvre-feu nocturne pour les mineurs dans plusieurs quartiers sensibles. Pour lutter contre la délinquance et le trafic de drogue, d'autres villes ont réalisé la même démarche. Un dispositif avec des moyens déployés importants, mais suffisamment dissuasifs, selon les autorités.
Comment lutter contre la délinquance des plus jeunes ? Ces derniers jours, de nombreuses villes moyennes sont confrontées à des flambées de violences et une mesure apparaît comme une parade efficace : un couvre-feu nocturne pour les mineurs. C'est le cas depuis ce lundi soir à Nîmes, dans plusieurs quartiers sensibles.
"On peut avoir à n'importe quel moment une reprise des violences"
La mesure a été plutôt efficace car la première nuit s'est déroulée tranquillement dans les six quartiers concernés par le couvre-feu. D'importants moyens ont été déployés au sol, avec des brigades de CRS et de policiers qui ont fait des rondes toute la nuit, appuyés par des moyens aériens comme des drones, explique Michel Thooris du syndicat France Police.
"C'est un dispositif important qui a été déployé et il y a quand même une communication de fermeté. Ça a été quand même des mesures dissuasives. Maintenant évidemment le défi va être de tenir dans le temps. On est face à des émeutiers qui adaptent leurs tactiques et dès que ces moyens exceptionnels ne sont plus en place, on peut avoir à n'importe quel moment une reprise de violences urbaines graves", estime-t-il.
Le narcotrafic en ligne de mire
À l'origine de cette flambée de violence ces derniers jours, un regain de tension spectaculaire entre les réseaux de narcotrafiquants. L'objectif du couvre-feu est pour les forces de l'ordre de reprendre le contrôle dans certains quartiers, complètement asphyxiés par le narcotrafic et ainsi de protéger les habitants de ces quartiers sensibles. On en compte 600 en France.
Ces dernières semaines, les fusillades se sont multipliées à Nîmes, la dernière en date avait fait six blessés, deux suspects ont d'ailleurs été placés en détention provisoire ce week-end. Au cœur de cette escalade de la violence, une guerre de territoire entre les dealers locaux et la DZ mafia marseillaise. Elle tente petit à petit de prendre le contrôle d'importants points financiers dans cette ville moyenne du Gard, à un peu plus de 100 kilomètres de Marseille.