Nicolas Sarkozy condamné : délivrer un mandat de dépôt contre l'ex-président «n'a aucun sens», affirme l’avocat Jean-Yves Le Borgne
Pour Jean-Yves Le Borgne, l'avocat d’Éric Woerth, assortir la condamnation de Nicolas Sarkozy d'un mandat de dépôt "n'a aucun sens". Le conseil y voit même au micro d'"Eliot Deval et vous" une "humiliation". Réécoutez l'extrait. Vous pouvez réagir au 01.80.20.39.21.
Une condamnation "surprise" au vu du chef d'accusation et des modalités "inutiles". Jean-Yves Le Borgne, l'avocat d’Éric Woerth, se montre critique envers la condamnation de Nicolas Sarkozy pour "association de malfaiteurs" dans la tentaculaire affaire des soupçons de financement libyen.
"Il est bien évident qu'il ne va pas s'échapper"
Après avoir rappelé que le tribunal n'a pas "trouvé les millions de Khadafi" qui auraient servi, selon l'accusation, à financer en partie la campagne présidentielle de 2007, le conseil se penche sur la principale modalité qui accompagne les 5 ans de prison de la peine : le mandat de dépôt.
"Le simple fait de délivrer un mandat de dépôt contre quelqu'un qui a, selon la vieille expression judiciaire, 'toutes les garanties de représentation' (il est bien évident qu'il ne va pas s'échapper), ça n'a effectivement aucun sens. Et qu'on parle de faits qui au demeurant ne sont pas établis, et c'est un euphémisme, qui ont 20 ans. Il y a dans tout ça quelque chose d'assez extraordinaire", analyse celui qui le dit sans détour : "Il faut que cette affaire soit rejugée. Elle le sera d'ailleurs à la Cour d'appel. Le problème qui se pose, c'est qu'on veut incarcérer Nicolas Sarkozy en attendant ce jugement de la cour d'appel qui aura lieu probablement dans un certain nombre de mois."
Quant à savoir si Jean-Yves Le Borgne voit dans ce mandat de dépôt une "volonté d'humilier" Nicolas Sarkozy, comme l'a dénoncé sur Europe 1 l'avocat de l'ex-chef de l'État, il se montre prudent. "C'est une humiliation. Est-elle consciente ? Est-elle volontaire ? Est-elle militante ? Je n'en sais rien, je ne lis pas dans les âmes, je ne veux pas aller jusque-là. Mais il est clair que c'était en tout cas inutile."