Menaces, survols de drones… À Condé-sur-Sarthe, les surveillants de la prison s’inquiètent pour leur sécurité
Depuis l'arrivée de quelques dizaines de narcotrafiquants à la prison de Condé-sur-Sarthe, le personnel pénitentiaire craint pour sa sécurité, s'estimant livré à lui-même en dehors de l'établissement. Ces surveillants s'inquiètent également pour leurs proches.
Cela fait un mois qu'une trentaine des narcotrafiquants les plus dangereux de France a été installée dans le quartier QLCO de la prison de Condé-sur-Sarthe. Plusieurs mesures pour assurer l'étanchéité de l'établissement ont été prises, et pas un portable n'a pu pénétrer illégalement dans l'enceinte du bâtiment, selon la présidente de l'Assemblée nationale.
Pour autant, les surveillants pénitentiaires ne sont pas rassurés en ce qui concerne l'extérieur. Leur anonymat n'est pas assez garanti, ces derniers s'estimant livrés à eux-mêmes, jusqu'à devoir s'abonner à une société de protection, prendre des cours de tirs, ou encore se doter de chiens de garde. Et ce, même s'ils portent dorénavant une cagoule devant les plus dangereux trafiquants de France.
La peur de perdre l'anonymat
"Un détenu m’a déjà dit en prison qu’il pouvait savoir où j’habitais d’ici la fin de la semaine. Il me dit 'moi je suis un narco et j’ai des copains chez Feu Vert, chez Norauto. Eux, ils ont la carte grise, le numéro d’immatriculation, l'adresse et voilà... quand vous avez un drone qui filme la colonne de surveillants à la sortie de la prison, ça fait aussi se poser certaines questions", témoigne l'un d'entre eux.
Ils assurent constater la présence de ces drones toutes les semaines, et craignent pour leurs proches. "Quand on est à l’intérieur, on a des mesures de sécurité mais à l’extérieur, on devient parano. On a des agents qui ont été menacés et qui n’osent pas porter plainte, de peur de perdre l’anonymat. Ils ne disent rien car il sont intimidés", raconte un autre agent.
Pour leur tranquillité et leur sécurité, certains gardiens ont même déjà demandé à être tenus à l’écart de ces détenus et/ou à être affectés ailleurs.