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La prison des narcos : la fausse bonne idée ?

Wiliam Molinié - Mis à jour le . 1 min

Gérald Darmanin doit annoncer ce 6 mars quelle prison sera choisie pour accueillir les 100 plus gros bonnets du narcotrafic. Quatre sites sont envisagés : Condé-sur-Sarthe, Vendin-le-Vieil, Saint-Maur et Arles. Certains policiers et magistrats craignent que la concentration au même endroit de bandits de haut niveau soit contreproductive.

L'idée, très séduisante sur le papier, ne serait peut-être pas aussi salvatrice. Car concentrer dans une seule prison les 100 détenus les plus dangereux permet de tous les avoir sous la main, mais demande de la prudence, prévient un magistrat.

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Durée maximale d'incarcération de 4 ans

"Vu la corruption au sein de l’administration pénitentiaire, il sera très difficile de garantir une prison 100% étanche", explique-t-il. Il faudra aussi qu’à l’intérieur de la prison, les détenus n’aient pas de contacts entre eux, et que les trafiquants ne puissent pas passer des alliances ou commanditer des crimes, par exemple.

Sinon, prévient un commissaire, on passera du "télétravail en prison à un espace de coworking derrière les barreaux." Gérald Darmanin veut accompagner cette prison ultrasécurisée d’un nouveau régime carcéral d’isolement.

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Les fouilles seraient systématiques, il n’y aurait pas de parloir physique mais un hygiaphone derrière une vitre. L’utilisation des téléphones fixes dans les cellules serait réduite à 2h deux fois par semaine. La durée maximale d’incarcération dans ces conditions serait alors de 4 ans.

Ce qui ne résout pas le problème des détenus dangereux condamnés à des longues peines. Le garde des Sceaux a saisi mardi le Conseil d’Etat pour vérifier la conformité de cette mesure avec le droit. Il doit se prononcer au cours de la semaine prochaine.