Affaire du petit Grégory : sur quoi se base la justice pour incriminer à nouveau Jacqueline Jacob, la grand-tante ?
Plus de 40 ans après le meurtre du petit Grégory Villemin, la justice a ordonné mercredi un nouvel interrogatoire, d'ici "quelques mois", de sa grand-tante, soupçonnée dans cette affaire emblématique d'avoir rédigé une lettre du corbeau, et envisage de la mettre en examen.
Du nouveau dans la mort du petit Grégory, ce petit garçon de 4 ans retrouvé mort dans la Vologne, cette rivière des Vosges, en 1984. Jacqueline Jacob, la grand tante du garçonnet, doit prochainement être convoquée et entendue par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Dijon lors d’un interrogatoire de première instance.
À l’issue, elle pourrait être mise en examen pour association de malfaiteurs criminelle. Mais concrètement, quels sont les nouveaux éléments dont dispose la justice ?
La stylométrie dans le viseur
La chambre d’instruction s’appuie sur neuf pièces du dossier. La principale ? La stylométrie, une technique pour analyser le style d’écriture. Pour les experts, la syntaxe des lettres envoyées par le corbeau correspond à celle de Jacqueline Jacob et notamment la lettre de revendication de l’assassinat. C’est son vocabulaire et l’écriture est très ressemblante aussi.
Mais ce n’est pas tout. Les experts ont également décortiqué les appels téléphoniques passés par le corbeau. Et les messages laissés sur le répondeur ressemblent fortement à ceux des lettres, comme s’ils avaient d’abord été écrits par une seule et unique personne.
Enfin, parmi les autres preuves incriminantes, il y a l’emploi du temps de Jacqueline Jacob. Pour la chambre d’instruction, il y a des concordances entre son emploi du temps de l’époque et les appels du corbeau. Des éléments accablants que conteste toutefois Jacqueline Jacob. Dans un communiqué, ses avocats rappellent “sa totale innocence et souhaitent que sa présomption d’innocence ainsi que sa vie privée soient respectées”.