Affaire Grégory : «La justice n'apprend pas de ses erreurs» pour l'avocat de Jacqueline Jacob, grand-tante du petit garçon
Jacqueline Jacob a de nouveau été mise en examen, ce vendredi, dans l'affaire de l'assassinat de Grégory Villemin, cette fois pour "association de malfaiteurs". Ses avocats ont estimé que la justice "n'apprenait pas de ses erreurs", regrettant un dossier réouvert "sans preuve matérielle incontestable".
Après une heure et demie d'interrogatoire à la cour d'appel de Dijon ce vendredi, Jacqueline Jacob, grand-tante de Grégory Villemin, petit garçon décédé à l'âge de 4 ans en 1984, a été mise en examen pour "association de malfaiteurs".
Une première mise en examen en 2017
Âgée de 81 ans, elle est soupçonnée d'être l'un des cinq corbeaux, selon une expertise, ayant menacé pendant plusieurs années la famille Villemin. De quoi relancer l'une des affaires criminelles les plus célèbres de ces 50 dernières années. Cette mise en examen fait suite à une première, en 2017, pour "enlèvement et séquestration suivie de mort". Jacqueline Jacob avait été emprisonnée quelques jours, avant que la procédure soit annulée en 2018 pour un vice de forme.
L'un de ses avocats, Stéphane Giuranna, a estimé dans la foulée que la justice "n'apprenait pas de ses erreurs", un autre qualifiant de "gadget" les études de stylométries incriminant leur cliente. "En 1993, la justice dijonnaise avait indiqué qu'il fallait se méfier de la graphologie", a-t-il ajouté, regrettant que la justice ait réouvert ce dossier "sans preuve matérielle incontestable".
Ce dernier a indiqué que la défense ferait appel "sur le fond et la forme", rappelant de surcroît que le profil de Jacqueline Jacob ne correspondait pas à celui du corbeau, déterminé par une expertise vocale, d'un "homme âgé de 45 à 55 ans". "On se fonde sur une réflexion d'un homme de 90 ans à l'époque, René Jacob, qui n'a pas reconnu la voix de Jacqueline, mais qui n'a retenu que son rire. Ça ne vaut rien", a-t-il conclu, excédé par un dossier qui n'en finit plus.