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Voyager à l’étranger pour une seule journée : une tendance qui affole les réseaux et les experts en environnement

Europe1.fr . 2 min
Désintéressement des français pour les Etats-Unis et baisse du pétrole comment le prix des billets d'avion pourraient diminuer
Des touristes profitent d’une journée de voyage express, mais la tendance inquiète les spécialistes du climat. AFP / © Urbanandsport / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Partir à l’autre bout de l’Europe pour quelques heures de balade et un déjeuner avec vue, c’est le principe des "extreme day trips". Une mode qui explose sur les réseaux sociaux, mais dont l’impact carbone affole les experts. À l’heure de l’urgence climatique, ce tourisme éclair en avion divise.

Une nouvelle tendance sur les réseaux sociaux pourrait bien alourdir le bilan carbone. Baptisé "extreme day trip", ou "excursion d'une journée extrême" en français, ce concept consiste à voyager généralement en avion pour passer seulement une journée à l'étranger. Les voyageurs profitent de tarifs bas proposés par les compagnies aériennes. Idée révolutionnaire ou aberration écologique ? Le concept divise.

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"Une fois qu'on s'y met, on a envie d'explorer toujours plus d'endroits"

Certaines personnes surfent sur cette tendance, à l’image du Britannique Michael Cracknell, basé à Londres et interrogé par Euronews. Athènes, Berlin, Gibraltar... L'homme organise une espade d'une journée pour des groupes avec un budget serré. Et les adeptes sont nombreux, car il réunit près de 320.000 personnes uniquement sur Facebook.

D'après Euronews, son escapade la plus extrême à ce jour a duré une journée à Athènes, à environ quatre heures de vol du Royaume-Uni. Malgré un programme éprouvant, Michael explique que ce voyage, avec son père de 80 ans et ses deux frères, en valait la peine.

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"Nous avons eu suffisamment de temps pour visiter l'Acropole, les jardins nationaux et le palais national. Nous sommes arrivés au centre-ville à 11h30 et avons dû le quitter à 19h. C'était largement suffisant ", explique-t-il sur la chaîne d'information internationale.

Alex Choi a créé en 2024 extremedaytrips.com pour répondre aux envies des personnes intéressées par cet engouement. Il estime que les contraintes budgétaires expliquent en partie cet essor. "Les vols sont souvent très bon marché, c'est donc un excellent moyen de découvrir l'Europe. Une fois qu'on s'y met, on a envie d'explorer toujours plus d'endroits", développe-t-il sur le média britannique The Telegraph.

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Des alternatives à privilégier

Mais cette tendance n’est pas sans conséquences. Prendre l'avion pour des excursions d'une journée soulève des préoccupations environnementales. Matt Phillips, expert en voyages chez Polarsteps, a déclaré au quotidien d'information britannique Metro qu'un vol génère 100 fois plus de dioxyde de carbone par heure qu'un trajet en train ou en bus.

"Mais les vols court-courriers, couvrant moins de 1.600 km, contribuent de manière disproportionnée aux émissions de carbone. Cela s'explique par la forte consommation d'énergie du décollage et de l'atterrissage", détaille-t-il. L'alternative reste à prendre le train. "Le train entre Londres à Paris au lieu de l'avion réduit vos émissions de CO2 de 90 %", pointe l'expert.

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Et selon les chiffres de l'European Environment Agency, l'aviation est responsable de 2,5 % des émissions mondiales de CO2, son impact réel est 2 à 4 fois supérieur en raison des traînées de condensation et des gaz émis en altitude. Moins de 10% de la population mondiale prend l’avion chaque année, mais ce secteur profite à une minorité et continue de croître, selon l'ONG International Council on Clean Transportation.