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Réchauffement climatique : faute de neige, une station de ski démontée dans les Hautes-Alpes

Stéphane Place, correspondant dans le Sud - Mis à jour le . 1 min
Au moment où certaines stations s'apprêtent à ouvrir, à Céüse (Hautes-Alpes), le paysage est vert, pas un flocon de neige et 15 degrés au thermomètre.
Au moment où certaines stations s'apprêtent à ouvrir, à Céüse (Hautes-Alpes), le paysage est vert, pas un flocon de neige et 15 degrés au thermomètre. AFP / © Alexis G. / Photo12 via AFP

La saison du ski c'est pour bientôt mais pas pour toutes les stations. Alors que les premières ouvertures sont attendues pour fin novembre, on sait déjà que certains resteront fermés. La fin de l'or blanc s'accélère. Les stations fantômes se multiplient faute de tombée de neige suffisante avec le réchauffement climatique.

À Céüse, dans les Hautes-Alpes, où les téléskis sont démontés. En rotation, un hélicoptère récupère les pylônes du téléski pour les déposer sur la route, sous le regard de Julie Mazet, responsable de ce projet pour la communauté de commune. "C'est assez périlleux comme opération, parce qu'ils n'ont pas de treuils. Il y a un sacré pilote quand même. Donc ils déposent les pylônes et des câbles très lourds", précise-t-elle.
 
L'émotion est forte ici pour les habitués. "C'est toute notre enfance, c'est une bonne partie de notre vie. Ma fille est née ici, ça faisait partie de la famille. Ça fait un pincement au cœur", admet une habitante. Le conseil régional de la région SUD a fini par fermer le robinet des subventions au nom de la raison. "En période d'exploitation, la station coûtait plus d'argent que quand elle était fermée", tranche une adjointe au président Muselier.

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"La dernière saison, c'était en 2018 et elle n'était pas extraordinaire"

Mais au moment où certaines stations s'apprêtent à ouvrir, ici le paysage est vert, pas un flocon de neige et 15 degrés au thermomètre. Il fallait se résoudre à ce démontage estime l'ancien directeur de la station Guy Julien. "La dernière saison, c'était en 2018 et elle n'était pas extraordinaire. Il faut regarder les choses en face. Aujourd'hui, on se rend bien compte que tout a changé", déplore-t-il.

Le retraité regarde alors sur une vitrine les photos d'années d'ouverture de la station. "C'est la photo de 2015. C'était blanc même s'il n'y avait pas énormément d'épaisseur. Terminé ! C'est fini. On est peut-être la première station à démonter. Mais on ne sera pas la dernière malheureusement", juge l'ancien directeur.

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En basse altitude le modèle économique n'est plus viable

Le pilote de l'hélicoptère se fait la même réflexion : "c'est ma première opération de ce type, je m'attends à en avoir d'autres à l'avenir". Les équipements serviront sur d'autres sites. Et l'activité s'oriente désormais vers le "4 saisons" avec ski de fond, raquette et VTT pour éviter de devenir une énième station fantôme.

Rencontré en remontant les anciennes pistes, un randonneur, qui connaît parfaitement la région, s'interroge sur la viabilité d'un tel projet. Un élu du secteur lui-même le reconnaît, c'est un pari et le résultat reste incertain.