Violents orages en France : pourquoi certaines régions sont-elles plus à risque que d’autres ?
Depuis le début de l'été, Météo France a placé plusieurs régions sous vigilance à cause des risques d'orages violents. Or, certaines zones sont beaucoup plus exposées que d’autres à ces intempéries, ce qui interroge.
Depuis le mercredi 27 août 2025, de violents orages balayent une grande partie de la France. Certaines régions ont été particulièrement touchées, comme l’Allier, où les pluies ont atteint l’équivalent de près de deux mois de précipitations en une seule journée. Ces orages ont même déjà provoqué des conséquences dramatiques, comme dans la Nièvre, ou une femme de 47 ans est décédée après la chute d’une branche au moment d’un orage.
Ce jeudi 28 août, le temps reste instable et orageux sur plusieurs territoires, avec des risques de fortes pluies et d’inondations. Le Var et la Corse sont en vigilance orange, tandis que de nombreuses autres régions, principalement de l'est de la France, sont placées en vigilance jaune. Mais pourquoi certaines parties du territoire sont-elles plus concernées par les risques d'orages que d'autres ?
"Les reliefs concernés de façon plus fréquente et plus violente"
La zone géographique est l'une des principales causes du risque d'orages, notamment la présence de montagnes. "Il y a deux raisons qui expliquent que les reliefs sont concernés de façon plus fréquente et plus violente", expose Patrick Marlière, météorologiste et directeur d'Agatha Météo auprès d’Europe 1. En effet, lorsque les nuages chargés d’humidité rencontrent un massif, ils se heurtent au relief et sont contraints de s’élever. Ce soulèvement renforce les phénomènes internes aux nuages, ce qui provoque de fortes pluies ainsi qu’une violente activité orageuse.
C’est notamment le cas pour les Cévennes, région très touchée par les fortes précipitations, car les orages qui remontent la Méditerranée tentent de les franchir. De fortes précipitations qui pourront ensuite, elles-mêmes, provoquer des inondations.
Le rôle de la température
La température joue également un rôle important, car lorsqu’il fait chaud, le soleil rechauffe l'air près du sol. Cependant, lorsque l’air chaud va s’élever dans l’atmosphère, il va se confronter à l’air plus frais. "Et c’est la confrontation de ces deux masses qui permet de développer des nuages d’orages de façon très importante", explique Patrick Marlière. "Plus la différence entre la masse d’air au sol et l’air froid en altitude est grande, plus les nuages seront violents et importants", ajoute-t-il. Un écart naturellement plus faible en Bretagne que sur la Côte d'Azur et qui se traduit par un volume d'orages moins important à Brest qu'à Nice. =
"Ça impacte le bâtiment, la population, le monde économique"
Toutefois, les régions les plus à risque évoluent avec le temps. "On le doit au bouleversement climatique car la circulation atmosphérique bouge", dit Patrick Marlière. Ces orages violents accompagnés de phénomènes comme la pluie, la grêle ou encore des inondations, s’intensifient au fur et à mesure des années ce qui nécessite une vigilance encore plus importante.
Malgré les prévisions et les mesures de prévention, comme les zones de vigilance ou la fermeture temporaire de certains lieux, les conséquences sur la société et l’économie sont réelles, selon le météorologue. "Ça impacte le bâtiment, ça impacte la population, ça impacte le monde économique." Pour Patrick Marlière, "il devient très important de prendre en compte la trajectoire de ces orages qui a été un peu modifiée au cours de ces dernières années".