Coupe du monde : un penalty accordé puis refusé, c'est normal ?

Image SAV penalty de Neymar face au Costa Rica (1280x640) Photo AFP/Création Europe 1
Björn Kuipers a sifflé penalty en faveur du Brésil avant de se déjuger. © Photo AFP/Création Europe 1
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Le match Brésil-Costa Rica, vendredi, a été le théâtre d’un événement encore jamais vu : un penalty a été accordé puis refusé après visionnage vidéo.

Qui a dit que l’assistance vidéo augmentait le nombre de penaltys accordés par match ? Après avoir été utilisée dans plusieurs cas litigieux, qui ont donné lieu à un penalty - ce fut le cas d’ailleurs pour la première fois avec les Bleus, contre l’Australie -, l’assistance vidéo, ou VAR (pour video assistant referee) a cette fois été à l’encontre du coup de sifflet initial de l’arbitre, vendredi, lors de Brésil-Costa Rica (2-0), et conduit à l’annulation d’un penalty. Le Néerlandais Björn Kuipers avait d’abord sifflé penalty, avant de se déjuger ensuite.

Oui, le penalty fait partie des quatre cas où la VAR est utilisée

On jouait la 78e minute de Brésil-Costa Rica, vendredi, quand Neymar, après un joli crochet dans la surface, s’écroula au contact du défenseur des Ticos, Giancarlo Gonzalez. L’arbitre, bien placé, désigna le point de penalty. Mais, après quelques secondes de flottement - on commence à s’habituer -, Björn Kuipers communiqua via son oreillette. Le VAR, ou arbitre assistant vidéo, était en action, sans que l’on sache si c’est lui qui l’a sollicité ou l’inverse. Le penalty fait partie des quatre phases de jeu où l’arbitrage vidéo peut être utilisé, avec la validation ou non d’un but, l’attribution ou non d’un penalty, l’attribution ou non d’un carton rouge et l’identité de l’auteur d’une faute valant carton.

Oui, un arbitre central a le droit de se déjuger

Après s’être entretenu avec l’arbitre vidéo principal, le seul des quatre arbitres (oui, quatre) vidéo à pouvoir communiquer avec lui, Björn Kuipers a couru vers la ligne de touche pour voir lui-même le ralenti de l’action qui avait abouti au penalty sifflé pour le Brésil. On ne sait pas, en revanche, si l’arbitre vidéo hésitait sur la décision à prendre ou si l’arbitre central voulait se faire, ou se refaire, sa propre idée.

Après visionnage des images le long de la ligne de touche, Björn Kuipers a alors rapidement décidé de revenir sur sa décision, ce qu’il a tout à fait le droit de faire dans ce cadre. Ce procédé n’aura pas surpris les amateurs de football américain. Les rencontres de NFL sont en effet régulièrement stoppées pour des révisions vidéo, parfois à l’appel des coaches, et marquées par des inversions de décision.

Björn Kuipers, arbitre expérimenté et rodé aux joutes européennes - et nommé par la Fifa pour répondre aux critiques du Brésil après son match contre la Suisse (!) - a alors pris ses responsabilités et rendu le ballon au Costa Rica, au grand dam de Neymar, avec lequel il a échangé des mots pendant toute la rencontre. Que montrent les images du penalty qui n’en fut pas un ? Que le contact entre le défenseur costaricain et Neymar est très léger, mais réel, et que le Brésilien exagère sa chute. Est-ce que l’arbitre se serait déjugé aussi si ça avait été un autre joueur que Neymar, qui l’a irrité pendant toute la partie ? Peut-être que non, et cela confirme que l’assistance vidéo n’est pas dénuée de tous rapports humains et qu’elle ne met pas fin, non plus, à tous les débats. Tant mieux, non ?