Même lorsqu'ils sont "à risque", les jeunes ne sont pas prioritaires pour le vaccin (photo d'illustration). 1:28
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Victor Dhollande, édité par Margaux Lannuzel
Même si leurs pathologies entraînent des risques de faire des formes graves du coronavirus, les Français vulnérables de moins de 50 ans ne font pas partie des publics prioritaires de la campagne vaccinale qui s'intensifie actuellement. "On a l'impression qu'ils nous ont oubliés", témoigne sur Europe 1 un trentenaire récemment frappé par un infarctus. 

Après des débuts prudents et vivement critiqués, la campagne de vaccination contre le coronavirus s'accélère. Un peu plus de 138.000 personnes ont été vaccinées à ce jour… Mais pas les quelque deux millions de Français vulnérables de moins de cinquante ans, qui ne comprennent pas pourquoi ils ne font pas partie des publics prioritaires. Pour ces hommes et ces femmes, qui ne pourront se faire vacciner qu’au début de la phase trois, c’est-à-dire en mai ou juin prochain, l'inquiétude est forte. 

"Je ne vais pas être concerné avant l'été"

"On a l'impression qu'ils nous ont oubliés", témoigne au micro d'Europe 1 Antoine, qui a fait un infarctus du myocarde l’année dernière. Depuis, il est sous traitement et à 36 ans, il ne sort presque jamais de chez lui, angoissé par le coronavirus. Avec cette affection longue durée, il risque en effet de faire une forme grave du Covid. Et pourtant, il ne sera pas vacciné avant des mois.

"Enfin la vaccination est là, enfin un espoir, une lumière alors que je suis confiné depuis plusieurs mois !, confie Antoine. "Et là, patatras, je me rends compte que je ne vais pas être concerné avant l'été. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi on ne s'est pas dit que, dans une première phase, on vaccinait toutes les personnes à risque." 

"Un problème éthique qui posera plein de questions"

Jean-Pierre Thierry, conseiller médical de France Assos Santé, abonde : pour lui, il faut ajuster immédiatement la stratégie vaccinale pour inclure ces personnes vulnérables de moins de cinquante ans. "Si, dans 15 jours, on a l'impression que c'est une politique du chiffre, parce qu'il est plus facile de vacciner les soignants que les populations vulnérables et notamment les moins de 50 ans qui ont des comorbidités, on sera face à un problème éthique qui posera plein de questions", lâche-t-il au micro d'Europe 1. 

Mais pour le moment, ni la Haute autorité de santé ni le gouvernement ne semblent vouloir changer de position.