La réquisition mise en place pour lutter contre l'épidémie de coronavirus a obligé nombre de dentistes à se séparer de leurs stocks de masques de protection. 2:47
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Romain David
Alors que leur activité les expose tout particulièrement à la transmission du nouveau coronavirus, les dentistes, dans la perspective d'une réouverture des cabinets le 11 mai, demandent aux autorités sanitaires un matériel adéquat à une pratique sans risque.
INTERVIEW

Il ne fait pas bon avoir une rage de dent en période de confinement. Les dentistes ont dû cesser leur activité, et pour cause : travailler dans la bouche d’un patient qui, bien évidemment, ne peut pas être masqué, présente un risque majeur de transmission du Covid-19. Si des gardes ont été mises en place pendant le confinement, les modalités de la reprise d’activité, le 11 mai, restent nébuleuses, notamment en raison du manque de matériel de protection.

"La réquisition nous a imposé d’arrêter d’exercer puisque nous devions maintenir la sécurité des patients et des personnels. De ce fait, nous avons donné nos masques aux professionnels de santé qui continuaient de travailler", indique au micro d’Europe 1 Thomas Balbi, ​chirurgien-dentiste à Sainghin-en-Weppes dans le Nord, et président de l’Union régionale des professionnels de santé des chirurgiens-dentistes des Hauts-de-France.

Le 11 mai, "il faudra un matériel adapté, un protocole clair"

S’il est difficile d’imaginer une consultation dentaire qui puisse respecter les gestes barrières, les dentistes veulent pouvoir assurer à leurs patients une qualité quotidienne de soins identique à celle d’avant la crise sanitaire. Pour ce faire, "il faudra un matériel adapté, un protocole clair et voir dans quelles conditions nous pouvons assurer la pérennité des soins", insiste Thomas Balbi. Les professionnels attendent donc des réponses des autorités sanitaires sur ces différents points.

D’ici là, "il est compliqué, mais pas impossible d’obtenir un rendez-vous en urgence", veut rassurer Thomas Balbi. "Le patient appelle son cabinet habituel, si celui-ci peut répondre au téléphone, il va évaluer le degré d’urgence et, s’il est important, le patient sera adressé à un cabinet de garde où il pourra être soigné en toute sécurité grâce à un protocole établi par la profession", indique-t-il.