Le dépistage a commencé progressivement à Roubaix. 1:35
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Maximilien Carlier avec AFP édité par Guilhem Dedoyard
Roubaix a organisé lundi une campagne de dépistages massifs qui sera suivie par un séquençage pour les cas positifs afin de traquer la présence éventuelle du variant britannique du Covid-19. L'Agence régionale de santé espère tester entre 10.000 et 30.000 habitants dans la semaine mais l'affluence a connu des hauts et des bas.  
REPORTAGE

Les Roubaisiens ne semblent pas tous conquis par l'idée d'un dépistage de masse. Alors qu'un dépistage massif, qui doit se terminer samedi, a commencé lundi, la première journée a connu une fréquentation en dents de scie. L'objectif affiché est de recenser les cas positifs et en particulier ceux porteurs du variants anglais du coronavirus. L'Agence régionale de Santé a annoncé lundi que deux cas de ce variant avaient été confirmés dimanche à Lille mais ne suscitaient pas d'inquiétude. Les autorités espèrent tester jusqu'à 30% des habitants, mais des réticences sont palpables.

Une affluence inégale selon les lieux

L'opération a démarré progressivement et a vu des pics d'affluence en début de matinée et en fin de journée. Mais il y a aussi eu des périodes de creux. L'heure du déjeuner a été particulièrement calme et certains infirmiers ont été contraints de se tourner les pouces. Dans la salle Richard Lejeune, l'une des six mises à disposition par la mairie, l'affluence était faible lundi matin. Vers 11 heures, aucun participant n'avait encore été dirigé vers l'espace dédié au "contact tracing" des cas positifs. Toutefois, une forte disparité a pu être ressentie selon les lieux. 

Salle Wattremez, à l'inverse, il y a en effet eu un flux continu de personnes. Parmi elles, Pascal, qui attendait son résultat. "Je suis à Roubaix pour quelques temps, j'arrive de Mayotte et c'est vrai qu'à Mayotte, il n'y a pas de confinement. On est un peu les uns sur les autres. Ça me rassure un peu ici de faire les tests pour me confirmer que je ne l'ai pas." La crainte du variant britannique en a motivé plus d'un. "Ça fait peur et c'est pour ça que je suis là aujourd'hui", confie Abdelhafid Benmimoun, un chauffeur privé de 42 ans.

Fortes réticences au dépistage

L'Agence Régionale de Santé espère tester entre 10 et 30 % de la population soit environ 10.000 à 30.000 habitants d'ici à la fin de la semaine. Mais pour beaucoup de Roubaisiens, le dépistage est hors de question. "Pour l'instant, je n'ai pas de symptôme. Je ne vois pas pourquoi je vais embêter ces gens alors que je n'ai pas de symptômes", explique un habitant. "Ça ne sert à rien. Je ne vois pas l'intérêt." Une réticence déjà ressentie lors des précédentes opérations similaires au Havre et à Charleville-Mézières, où la fréquentation n'a atteint que respectivement 10 et 20 % de la population. 

D'autres expliquent qu'ils veulent se faire vacciner plutôt que d'avoir un écouvillon dans le nez. Alors, Philippe Froguel, généticien au CHU De Lille, a des arguments pour tenter de les convaincre et lance un appel à la population. "Venez car si vous ne faites rien et que ça se passe mal, il y aura le couvre feu à 18h. Ce n'est pas très amusant. Et ça pourrait être pire." En pleine seconde vague, Roubaix avait connu le taux d'incidence le plus élevé en France, 1.135 cas positifs au Covid pour 100.000 habitants. C'est aussi cela que les autorités veulent éviter.