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Si Internet était un pays, ce serait le troisième plus grand pollueur de la planète, après la Chine et les États-Unis. Si les géants du Web ont conscience de cette situation, l'Internet vert n'est pas vraiment pour demain, comme l'analyse notre éditorialiste Axel de Tarlé mardi.
ON DÉCRYPTE

Le sommet mondial pour le climat, au siège new-yorkais des Nations unies, a rassemblé des pays du monde entier, mais il manquait un acteur majeur international : Internet. Si Internet était un pays, ce serait le troisième plus gros consommateur d'électricité de la planète derrière la Chine et les États-Unis.

Les chiffres varient beaucoup mais Internet représenterait entre 7 et 15% de la consommation mondiale d'électricité. Le CNRS, lui, donne le chiffre de 10%. Tout pollue, que ce soit l'ordinateur et les câbles sous-marin, jusqu'aux gros serveur Internet où sont stockés les emails et les vidéos et qu'il faut refroidir en permanence.

La consommation d'Internet double tous les quatre ans

Une simple requête sur Internet consomme autant d'énergie qu'une lampe allumée pendant 17 secondes. Google confirme d’ailleurs ce chiffre. Un email envoyé avec un fichier revient à allumer une lampe pendant une heure. Le pire sont bien sûr les vidéos qui représentent 80% du trafic, et les chiffres continuent de croître car on regarde toujours plus de vidéos ou de films sur Internet. Rien que pour la France, 47 milliards de vidéos ont été visionnées sur YouTube au premier semestre, soit une augmentation de 32% sur un an. La consommation double tous les quatre ans, Internet va donc rapidement devenir le plus gros consommateur mondial d'énergie.

Les géants du Web ont bien conscience qu'ils ont un gros problème devant eux et ne cessent donc d'investir pour avoir de l'électricité propre. Vendredi dernier, Google a investi deux milliards de dollars dans des éoliennes et des panneaux solaires, soit une puissance de 1.600 mégawatts, l'équivalent d'un réacteur nucléaire et demi, rien que pour refroidir ses serveurs. Reste qu'on en parle peu, parce que personne n'a envie de renoncer à Internet. On est tous un peu hypocrite sur ce coup, car on accepte à la limite de renoncer à l’avion mais il est beaucoup plus difficile de renoncer à son téléphone portable.