Violences dans le football amateur : en Haute-Garonne, des arbitres équipés de caméras pour les matchs sensibles
Face à la montée des violences dans la football amateur, une expérimentation est menée dans une trentaine de départements avec des arbitres équipés de caméras embarquées. Ce test aura lieu durant toute la saison sportive et principalement en Haute-Garonne où le nombre de violences, sur et en dehors du terrain, est en augmentation.
Comment lutter contre les violences dans le football amateur ? Une question à laquelle la fédération française et les districts tentent de trouver des réponses. Une expérimentation est menée dans une trentaine de départements avec des arbitres amateurs équipés de caméras embarquées.
Un test qui aura lieu durant toute la saison sportive et parmi les départements pilotes, la Haute-Garonne où le nombre de violences sur et en dehors du terrain est en augmentation.
"Il fallait que j'appelle à la mi-temps les forces de l'ordre"
Rachid, qui arbitre ici depuis 20 ans, a été spectateur malheureux de la montée des violences et du communautarisme sur les terrains de football amateur. Avec cette caméra embarquée, qui sera installée sur son torse, il espère enfin être protégé des agressions, dont une l'a particulièrement marqué.
"Le joueur n'a pas apprécié que je siffle. C'était un maghrébin et pour lui, ce n'était pas normal que je sois d'origine maghrébine et que je siffle un coup franc contre lui. Il m'a dit : 'toi tu n'es pas avec nous, tu es pour les Blancs'. J'ai eu peur pour moi. Il fallait que j'appelle à la mi-temps les forces de l'ordre", se souvient-il. Selon lui, "s'il y avait la caméra, il n'aurait pas pu faire ce qu'il m'avait fait ce jour-là".
Il faut donc dire stop, et c'est l'objectif de cette caméra, assure Marco Sentein, président du District. "Vous imaginez un arbitre tout seul, il doit gérer le terrain, le banc de touche et les spectateurs. On a aussi des parents qui insultent les arbitres. C'est impossible. Donc il faut l'accompagner. Et au moins, cette caméra sera déjà un acte de dissuasion pour sortir ces licenciés qui n'ont rien à faire sur le terrain de football", souligne-t-il.
Un outil de dissuasion qui, s'il s'avère efficace, sera généralisé dans tout le pays dès la saison prochaine.