boris herrmann 1:45
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Charlie Dalin a toutes les chances de franchir en tête la ligne d’arrivée du Vendée Globe mercredi soir. Mais en raison des compensations accordées à certains de ses principaux rivaux, qui ont participé au sauvetage de Kevin Escoffier, le skipper d’Apivia pourrait bien ne pas être le vainqueur final de cette édition 2020-201.
DÉCRYPTAGE

L’arrivée du Vendée Globe pourrait bien avoir des allures de finish à la Lemond-Fignon sur le Tour de France 1989. A l’époque, le cycliste américain avait dû patienter jusqu’à l’arrivée de son rival français sur la ligne d’arrivée de la dernière étape pour être déclaré vainqueur de l’épreuve. Toutes proportions gardées, le scénario s’annonce semblable aux Sables d’Olonnes mercredi soir. Charlie Dalin, qui devrait selon toute logique franchir la ligne en tête à la barre d’Apivia, devra, c’est une certitude, attendre à quel moment certains de ses rivaux l’imiteront pour connaitre son réel classement final. Car les compensations accorées à certains participants, qui ont participé au sauvetage de Kevin Escoffier, ajoutent encore de l’incertitude à un finish dont le suspense est déjà historique. Explications.

16h15’ de compensation pour Jean Le Cam, 10h15' pour Yannick Bestaven et 6h pour Boris Herrmann

Retour au 30 novembre dernier. Kevin Escoffier, l’un des participants du Vendée Globe, déclenche sa balise de détresse. Son bateau est en train de couler, et le voilà contraint de se réfugier sur son radeau de secours. Immédiatement, la direction de course déroute trois navigateurs pour lui porter secours : Yannick Bestaven, Boris Herrmann et Jean Le Cam. C’est finalement ce dernier qui parviendra à récupérer son collègue marin sur son bateau.

Logiquement, les organisateurs attribuent des compensations de temps aux trois concurrents, qui reprennent la course : 16h15’ pour Jean Le Cam, 10h15' pour Yannick Bestaven et 6h pour Boris Herrmann. Or ces trois-là figurent actuellement dans le Top 10.  Disons-le tout net : Jean Le Cam ne pourra pas jouer la victoire finale. Tout juste pourra-t-il espérer gagner quelques places et figurer dans le Top 5 en franchissant la ligne - moment où le classement définitif des premiers sera définitivement connu. Mais ses deux camarades marins peuvent encore y croire.

Tout à fait jouable pour Hermann

C’est surtout vrai de Boris Hermann. A midi mercredi, l’Allemand comptait ainsi 88,8 milles de retard sur Charlie Dalin. En six heures, il lui faudra donc filer à un peu plus de 14,8 noeuds de moyenne pour l’emporter. Tout à fait jouable, quand on sait que la moyenne d’allure dans un Vendée Globe est d’un peu plus de 15 noeuds environ. Yannick Bestaven devra cravacher un peu plus. Il dispose d’un matelas de temps plus large, mais est plus loin. A midi, il comptait 190 milles de retard sur Charlie Dalin. Il lui faudra donc naviguer à une vitesse de 18,5 noeuds pour l'emporter.

La direction de course devra donc être très précise sur le chronomètre, car la victoire se jouera quoi qu’il en soit à peu de choses. Le record du plus petit écart - 3h17’14’’ de différence à l’arrivée entre François Gabart (MACIF) et Armel le Cléac’h (Banque Populaire) en 2012-2013, a même toutes les chances d’être battu.