Vinicius Jr a été victime de racisme ce week-end en Espagne lors du match Valence-Real Madrid 10:30
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Jean-Baptiste Sarrazin, avec AFP / Crédit photo : Jose Miguel Fernandez / NurPhoto / NurPhoto via AFP , modifié à
Après la polémique en Espagne à la suite des propos racistes proférés envers l'attaquant du Real Madrid Vinicius Jr, les regards se tournent désormais vers les instances footballistiques et vers la justice. Sujet à débat dans "Europe 1 Sport", ce racisme récurent dans la péninsule ibérique a vertement été critiqué par les consultants sportifs.

Accusées de laisser-faire face au racisme dans le football, les autorités espagnoles ont serré la vis mardi, deux jours après de nouvelles insultes proférées contre la star brésilienne Vinicius Junior, à l'origine d'une vague d'indignation internationale. Saisie d'une enquête pour "délit de haine", catégorie pénale incluant les délits racistes, la police espagnole a annoncé avoir interpellé trois jeunes suspectés de "comportements racistes" lors du match de dimanche à Valence, où l'attaquant du Real Madrid a été visé par des injures et cris de singe. Mais cette annonce reste sommaire pour le journaliste Cédric Chasseur, qui, dans l'émission Europe 1 Sport (tous les soirs de 20 heures à 23 heures en direct sur Europe 1), a rappelé qu'outre les instances footballistiques espagnoles, il y a également "un problème juridique et sociétal, où on a du mal à gérer les personnes qui s'adonnent à ce genre de comportement."

Collaboration du club de Valence

Ces arrestations, réalisées grâce à "la collaboration du club de Valence", ont eu lieu à l'aube dans cette ville de l'est de l'Espagne, a détaillé la police dans un communiqué. "L'enquête se poursuit pour identifier d'autres auteurs présumés" d'insultes racistes, a-t-elle ajouté. Parallèlement à cette opération, la Fédération espagnole de football (RFEF) a indiqué avoir suspendu l'arbitre vidéo du match entre Valence et le Real Madrid, marqué par de multiples incidents, qui sera remplacé dans ses fonctions lors de la prochaine journée de championnat.

Nacho Iglesias Villanueva est accusé de n'avoir fourni à l'arbitre principal que les images du geste ayant valu en fin de rencontre un carton rouge à Vinicius, omettant de diffuser celles du joueur de Valence, Hugo Duro, coupable d'un geste ressemblant à un étranglement contre le Brésilien.

"Mesures drastiques"

Cible régulière d'attaques racistes depuis son arrivée au Real Madrid en 2018, l'international brésilien est monté au créneau dimanche soir dans un message posté sur Instagram après les insultes de Valence. "Ce n'était pas la première fois, ni la deuxième, ni la troisième. Le racisme est normal en Liga", a-t-il regretté.

Pointée du doigt pour son laxisme supposé, La Liga s'est défendue en indiquant manquer de pouvoir de sanction. Elle a assuré avoir transmis huit plaintes à la justice cette saison pour des attaques envers Vinicius, restées pour la plupart et à ce stade sans effet. La plupart des médias espagnols ont également appelé à une action plus ferme. "Au sein même de certaines instances du football espagnol, certaines refusent de traiter le problème", s'est indigné Cédric Chasseur sur le plateau d'Europe 1 Sport. Pour Jimmy Algérino, "l'UEFA et la Fifa doivent aussi intervenir dans ce cas."

 

"Condamner, ça ne suffit plus", a abondé mardi devant la presse l'entraîneur du Real Madrid, Carlo Ancelotti. "Les institutions ont une opportunité, maintenant, pour prendre des mesures drastiques sur ce sujet important", a insisté le technicien italien. Dans un communiqué, le gouvernement espagnol a annoncé qu'il proposerait à la Fédération ainsi qu'à la Liga une "campagne de sensibilisation" à destination des supporters, avec des "actions ponctuelles" pour lutter contre "le fléau du racisme".