Turquie : un footballeur a-t-il tailladé des adversaires en plein match ?

Britta Pedersen / dpa / AFP
Le footballeur mis en cause a été placé sous contrôle judiciaire. © Britta Pedersen / dpa / AFP
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avec AFP
Le joueur et le club incriminés ont nié toute attaque et évoqué "quelque chose d'absolument impossible". De leur côté, quatre joueurs de l'équipe adverse ont porté plainte.

Un footballeur est accusé d'avoir agressé quatre adversaires avec un objet tranchant, décrit comme une lame de rasoir, selon la presse turque. Les faits auraient eu lieu samedi, pendant un match de troisième division. Le joueur été placé sous contrôle judiciaire, lundi.

Interdiction de quitter le territoire. Mansur Calar, milieu de terrain évoluant à l'Amed Sportif Faaliyetler, est accusé d'avoir commis ces agressions au cours d'un match de championnat contre l'équipe de Sakaryaspor qui s'est achevé sur le score de 1-1. Le parquet de Diyarbakir, dans le sud-est du pays, ville où s'est déroulée la rencontre, a ouvert une enquête et un juge a décidé lundi de placer Calar sous contrôle judiciaire, a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu. Le joueur a interdiction de quitter le territoire et doit pointer deux fois par jour au commissariat pendant la durée de l'enquête, selon Anadolu.

"Climat de guerre". Les médias turcs ont publié une vidéo montrant Calar en train de tenir un petit objet tranchant décrit comme une lame de rasoir. Selon Anadolu, quatre joueurs de Sakaryaspor ont porté plainte contre Calar après le match. Dénonçant un "climat de guerre", Sakaryaspor a déclaré lundi dans un communiqué que quatre de ses joueurs avaient été agressés par Calar. "Après la rencontre, ils sont allés à l'hôpital où il a été déterminé que leurs blessures provenaient d'un objet tranchant", a indiqué le club.

"Pourquoi n'ont-ils rien dit pendant le match ?" L'équipe d'Amed SK a pour sa part réfuté toute agression à l'arme blanche. "S'ils ont été agressés avec un rasoir, pourquoi n'ont-ils rien dit pendant le match ? Pourquoi avoir attendu la fin des 90 minutes ?", a demandé le président du club Ali Karakas. Interrogé par la chaîne de télévision étatique TRT, Calar a lui aussi nié toute attaque. "Cela fait onze ans que je suis footballeur professionnel (…), qu'une telle chose se produise est absolument impossible", a-t-il déclaré. Basé à Diyarbakir, grande ville du sud-est majoritairement kurde de la Turquie, l'Amed SK se dit régulièrement victime d'une campagne d'intimidation de la part des autorités.