Rugby : l'ultime chef-d'œuvre du maestro Dan Carter

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Dan Carter tout sourire, avec la Coupe Webb-Ellis. © AFP
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Le mythique ouvreur a réalisé une finale sensationnelle pour son dernier match sous la tunique des All Blacks, samedi soir contre l'Australie. 

Un dernier récital avant de tirer sa révérence. Dan Carter, l'ouvreur des All Blacks, a éclaboussé de sa classe et de son talent la finale de la Coupe du Monde remportée par la Nouvelle-Zélande contre l'Australie, samedi soir à Twickenham (34-17). Dix-neuf points, un drop décisif et le titre d'homme du match : le Néo-Zélandais ne pouvait pas rêver meilleure sortie pour sa dernière apparition en noire.

Une finale à 19 points. Avant de signer pour le Racing Metro 92, en Top 14, il lui restait une dernière tâche à accomplir : mener ses All Blacks à la conquête d'un troisième titre mondial. Et Dan Carter a réalisé son objectif avec maestria. Cette finale, il l'a survolé avec quatre pénalités, deux transformations et un drop, soit 19 points à lui seul. Surtout, quand le bateau noir s'est mis à tanguer dangereusement, l'ouvreur s'est mué en sauveur des All Blacks. On jouait alors la 70e minute, et les Wallabies revenaient à hauteur de Néo-Zélandais soudain redevenus humains (21-17). C'est alors que l'extra-terrestre Carter est sorti de sa boîte.

Un drop parfait. A quarante mètres des poteaux, sans élan et après un regard furtif, l'ouvreur réalise le geste parfait. Son drop, d'une trajectoire impressionnante, est implacable : avec trois points de plus, les Néo-Zélandais reprennent alors leur distance (24-17). Cinq minutes plus tard, le chef d'orchestre se mue une nouvelle fois en soliste de génie, pour passer une pénalité de près de 50 mètres et assurer définitivement la victoire des siens, ébahis par cette partition d'une rare pureté (75e, 27-17).  

1598 points au compteur. L'histoire retiendra également cette transformation sur le troisième essai néo-zélandais, les deux derniers points de la carrière en noir du gamin de Christchurch. Avec 1598 unités en match international, Dan Carter détient le record en la matière. Mais ce chiffre et ce titre symbolique ne pèsent pas bien lourd en comparaison de ce sacre mondial, que le mythique ouvreur aura attendu durant de longues années.

La fin de la malédiction. Car cette couronne mondiale, Dan Carter l'espérait plus que tout au monde. En 2003 et en 2007, il avait subi la frustration de deux éliminations, respectivement en demi-finales et en quarts de finales. Puis, en 2011, une blessure à l'aine l'avait forcé à déclarer forfait en plein milieu de la phase de poules. Il avait alors assisté des tribunes au sacre des All Blacks sur leur terre, face à la France. Malgré les déceptions, l'ouvreur s'est relevé et est allé chercher son graal, "un rêve devenu réalité" de son propre aveu, quelques minutes après ce sacre tant attendu. Après avoir trop longtemps broyé du noir, Dan Carter peut partir l'esprit tranquille.