Coupe du monde de rugby : face aux Tonga, Raka a brillé... mais il doit encore convaincre

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François Dujarrier
Critiqué après sa prestation face aux Etats-Unis malgré un essai marqué (victoire des Bleus 33-9), Alivereti Raka a livré une prestation bien plus aboutie ce dimanche face au Tonga.
ANALYSE

D'un point de vue statistiques, le joueur de Clermont et de l'équipe de France Alivereti Raka donne satisfaction : deux essais coup sur coup face aux Etats-Unis et ce dimanche face aux Tonga. Pourtant, avant le match de ce dimanche, remporté par les Bleus sur le fil (23-21), l'ailier tricolore était loin de faire l'unanimité. Entre pertes de balles, mauvais choix et placements approximatif jeudi dernier face aux Américains, Alivereti Raka était attendu au tournant. Homme du match, il a répondu présent, sans totalement rassurer non plus.

Quasiment assuré de se qualifier pour les quarts de finales, l'équipe de France devait tout de même se rassurer avant d'affronter l'Angleterre samedi prochain pour le dernier match de poule. Face aux Tonga, tout n'a pas été simple, bien au contraire. Aisément en tête au tableau d'affichage durant la première demie-heure, (17-0 à la 34ème), les Bleus se sont ensuite complètement endormis en encaissant un 14-0 à cheval entre la fin de la première mi-temps et le début de la deuxième.

Du génie et des déchets 

Illustration parfaite de ce manque de régularité : Alivereti Raka. Brillant par moment avec un essai marqué, le joueur de Clermont a gagné 142 mètres en 12 courses. Preuve de sa capacité à se montrer dangereux n'importe où, n'importe quand. Il a réussi à se montrer juste dans ses choix tout en gardant un coté percutant. Mais son activité a aussi engendré du déchet : en manque de soutien, il commet un en-avant à la 30e, joue trop long au pied  à la 62e, et concéde au total trois "turnovers" et une pénalité.

L'équation risque donc d’être difficile à résoudre pour le staff de l'équipe de France. Les garanties offensives sont réelles, tout comme sa capacité à casser des placages adverses. Mais cela ne fait pas tout car lorsque l'équipe de France connait un temps faible, la défense de Raka est directement pointée du doigt.

Titulaire face à l'Argentine lors du premier match, Yohan Huget incarne plutôt cette équilibre défensif que cherche encore Jacques Brunel. Si le jeu avec ballon et aussi important que celui sans ballon, alors le joueur du Stade toulousain pourrait avoir une longueur d'avance.

"Nous aurions dû plus le surveiller"

Mais si la France est en quarts de finale, elle le doit en bonne partie à son ailier d'origine fidjienne, naturalisé fin 2018. "Les ailiers fidjiens sont extraordinaires", a d'ailleurs salué le sélectionneur tongien Toutai Kefu. "Nous savions qu'il était une menace mais nous aurions dû plus le surveiller, être plus connectés en défense."

Élu homme du match, Raka a, lui, insisté sur sa complémentarité avec l'autre Fidjien Virimi Vakatawa. "Je suis content de mon match"a-t-il réagi. "Je suis heureux de jouer à côté d’un autre Fidjien, on parle beaucoup, c’est plus facile pour nous, car on parle la même langue", a t-il déclaré a l'issue de la rencontre.

Jacques Brunel avait maintenu Raka titulaire contre les Tonga afin de lui réaffirmer sa "confiance" après cette "performance mitigée" contre les US. "Ce n'est pas une dernière carte, c'était prévu de longue date, mais le fait de rejouer va lui faire du bien", avait anticipé le sélectionneur, inspiré sur le coup.