"André Villas-Boas vient à peine d'arriver et il est déjà déprimé" (photo d'archives). 1:56
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Virginie Phulpin
Pour notre éditorialiste Virginie Phulpin, "il n'y a plus de pilote dans l'avion" à l'Olympique de Marseille, qui accueille Nice mercredi soir pour la 3ème journée de Ligue 1. 
EDITO

"Il n'y a plus de pilote dans l'avion" à l'OM. Tel est le diagnostic de notre éditorialiste Virginie Phulpin alors que Marseille accueille Nice, mercredi soir, pour le compte de la 3ème journée de Ligue 1. Tandis que les Aiglons viennent d'être rachetés par Ineos, les Marseillais inquiètent de plus en plus, à tous les niveaux.  

"Tous les signes sont alarmants. Il est loin, le 'Champion’s project'. Vous vous en souvenez, c’était l’expression du propriétaire Frank McCourt, pour afficher ses ambitions quand il a racheté le club il y a trois ans. Mais même au sein de l’OM, on la regrette, cette expression. Parce qu’elle a fait naître des rêves que la direction est totalement incapable de concrétiser. C’est en train de se transformer en Projet Petit Poucet.

Regardez l’entraîneur, André Villas Boas. Il vient à peine d’arriver et il est déjà déprimé. On a presque envie de lui donner une pièce. Sa dernière conférence de presse était lunaire. "On n’a pas d’argent, on ne peut pas acheter de joueurs. Le propriétaire ne veut pas dépenser." J’ai l’impression qu’il se demande ce qu’il est venu faire dans cette galère. 

L'OM n'est plus un concurrent pour les premiers rôles

Pourtant le propriétaire de l’OM a injecté de l’argent dans le club : il avait promis 200 millions d’euros en arrivant, et il les a dépensés. Mais pour quel résultat ? Aucun. L’argent a été mal investi : l’OM a choisi des joueurs en fin de carrière plutôt que des jeunes prometteurs, et ça, sur le long terme, ça ne peut pas payer. Alors quand le président du club, Jacques-Henri Eyraud, donne son avis sur Jim Ratcliffe, le nouveau propriétaire de l’OGC Nice, en se réjouissant et en disant qu’il est pour la concurrence, ça me fait sourire.

Aujourd’hui, l’OM n’est plus tout à fait un concurrent pour les premiers rôles. Hier le club a dévoilé un maillot spécial pour ses 120 ans. Il est très beau, mais ça fait presque mal au cœur. C’est bien de célébrer le passé glorieux, mais ce serait mieux de penser à l’avenir en même temps…

Les supporters n'en peuvent plus

Les supporters, eux, n’en pouvaient plus avant même que la saison ne commence, avec une banderole "direction démission", déployée avant que l’OM ne touche son premier ballon. Le nombre d’abonnés a baissé au stade Vélodrome. Autant dire que les petites phrases de Frank McCourt, du genre "Marseille c’est l’histoire de David contre Goliath. L’argent n’achète pas le cœur", ça ne fonctionne plus. Du cœur, de la passion, évidemment qu’il y en a à revendre autour de l’OM.

Mais est-ce que la direction a du cœur ? Quand on voit comment ont été limogés Adil Rami et le médecin du club, je n’en suis pas certaine. Il n’y a peut-être pas d’argent, mais visiblement il n’y a pas de pitié non plus…"