La Coupe du monde 2023 tangue : son directeur général Claude Atcher a été mis à pied. 1:59
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Cyrille de la Morinerie avec AFP, édité par Laura Laplaud , modifié à
La Coupe du monde de rugby 2023 tangue : son directeur général Claude Atcher a été mis à pied, lundi, à un peu plus d'un an du coup d'envoi de la compétition, "à titre conservatoire" et "avec effet immédiat" en raison "de pratiques managériales alarmantes". Il sera remplacé dans ses fonctions provisoirement par Julien Collette.

Le Mondial de rugby, programmé en France du 8 septembre au 28 octobre et qui doit débuter par un choc XXL entre les Bleus et les All Blacks, se déroulera-t-il avec ou sans Atcher ? C'est un coup de tonnerre dans le monde du rugby. À un peu plus d'un an du début de la Coupe du monde 2023, les organisateurs de l'événement n'ont plus de patron. Claude Atcher, le directeur général de France 2023, a été mis à pied à titre conservatoire lundi en raison de ses "pratiques managériales alarmantes".

Une enquête lancée fin juin

Fin juin, une enquête de l'inspection du Travail avait été lancée après un article du quotidien sportif L'Équipe détaillant un "malaise social profond" au sein du GIP (Groupement d'intérêt public) France-2023, l'institution en charge de l'organisation du Mondial dirigée par Atcher.

En cause, selon un rapport du comité d'éthique du GIP, des "pratiques managériales alarmantes altérant le fonctionnement de la structure" et de "l'état de souffrance d'un certain nombre de collaborateurs". Le ministère des Sports a donc décidé de mettre Claude Atcher à pied "à titre conservatoire avec effet immédiat, pendant le temps nécessaire à la clôture de l'enquête menée actuellement par l'inspection du travail".

Remplacé par Julien Collette

Résultat, Atcher "ne sera plus présent ni actif, directement ou indirectement, au sein, au nom et pour le compte du GIP pendant toute la période de mise à pied conservatoire", indique le communiqué du ministère des Sports. Il sera remplacé dans ses fonctions provisoirement par le directeur général adjoint du GIP, Julien Collette.

Cette décision a été prise de concert avec la Fédération française de rugby (FFR) et le Comité olympique français (CNOSF), les deux autres actionnaires du comité d'organisation du Mondial 2023. La Fédération "s'associe pleinement au plan d'actions décidé ce jour en concertation avec le ministère des Sports et le Président du GIP France-2023, Jacques Rivoal".

De son côté, World Rugby, l'instance dirigeante du rugby mondial, a indiqué l'AFP qu'elle "approuvait entièrement les conclusions et le plan d'action communiqués par le ministère français des Sports aujourd'hui sur le sujet du climat social au sein du comité d'organisation France-2023".

Une deuxième enquête ouverte et un procès

En outre, ajoute le communiqué du ministère des Sports, une deuxième enquête a été ouverte : "une mission conjointe de l'inspection générale des finances et de l'inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche a été déclenchée par l'Etat pour, d'une part, analyser l'existence d'éventuels manquements à la probité économique et financière ou de conflits d'intérêts et, d'autre part, appuyer le GIP dans l'organisation de certains de ses programmes stratégiques".

L'ancien troisième ligne sera également jugé à partir du 7 septembre avec le président de la FFR Bernard Laporte et le patron du club de Montpellier Mohed Altrad dans le cadre des soupçons de favoritisme autour du sponsoring du XV de France. Il comparaitra pour "recel d'abus de confiance", "abus de biens sociaux" et de "travail dissimulé par dissimulation d'activité". A un peu plus d'un an du coup d'envoi, le Mondial 2023 vacille.