Éric Borghini, membre du Comex, a intégré la FFF en 2011 9:01
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Jean-Baptiste Sarrazin
Depuis la nomination d'Antony Gautier comme directeur technique de l'arbitrage, un vent de renouveau semble souffler sur les terrains de Ligue 1. Invité des "Décideurs du Sport", Éric Borghini, membre du Comex et en charge de l'arbitrage à la Fédération française de football (FFF), a dévoilé être en négociation avec la Fifa pour moderniser les règles en France.

L'arbitrage du football en France pourrait, prochainement, prendre un nouveau tournant. Invité des Décideurs du Sport dans l'émission Europe 1 Sport, Éric Borghini, membre du Comité exécutif de la Fédération française de football (FFF) et en charge de l'arbitrage souhaite incarner ce renouveau. Fraichement nommé à la tête de la Direction technique de l'arbitrage (DTA) à la place de Pascal Garibian, Antony Gautier a soumis plusieurs propositions à la FFF pour réformer certaines règles, la majorité ayant obtenu le soutien d'Éric Borghini.

"30 mesures ont été réfléchies par un groupe de travail que j'ai présidé. Elles ont toutes été validées par le Comex", a déclaré le président de la Ligue Méditerranée au micro de Jacques Vendroux. Parmi elles, et peut-être la plus urgente et nécessaire aux yeux d'Éric Borghini, la sonorisation des arbitres. "Dès le 19 janvier, nous avons écrit à la Fifa pour demander à ce que la France soit candidate à la sonorisation des matches. Nous souhaitons être une nation pilote", a-t-il livré en exclusivité dans Europe 1 Sport.

Plus de pédagogie

Actuellement, les téléspectateurs n'ont pas accès aux conversations entre les arbitres pendant les matches de championnat. Seule la Coupe de la Ligue, aujourd'hui révolue, avait vu une première expérimentation de la sorte. La FFF n'a pas encore eu de réponse de la Fifa mais espère être entendue et ce très rapidement puisque la DTA a demandé à ce que les arbitres soient équipés de micros pour la prochaine finale de la Coupe de France (29 avril 2023). L'instance internationale doit continuer l'expérimentation de la sonorisation à l'occasion de la prochaine Coupe du monde des moins de 20 ans en Indonésie à partir du 20 mai prochain.

Mais une autre mesure, qui sur ce point-là ne relève pas de la Fifa, est la pédagogie du corps arbitral. Le membre du Comex souhaite mettre l'accent sur le relationnel entre joueurs, entraîneurs mais aussi supporters. Il l'assure, "les arbitres pourront à nouveau parler" publiquement après les matches, ce qui n'était pas le cas sous l'ère Pascal Garibian. "Nous souhaitons que les arbitres s'expriment. Nous sommes en train de les former à la communication, au média training, c'est-à-dire à la communication de crise. Il faut que les arbitres soient capables d'expliquer une décision", a justifié Éric Borghini.

Premiers résultats

Et ce nouveau virage voulu par la Direction technique de l'arbitrage et la FFF commence à porter ses fruits. L'accent mis sur la pédagogie bénéficie aux arbitres français reconnus pour leurs qualités. "(François) Le Texier, (Clément) Turpin, (Stéphanie) Frappart sont désignés en Ligue des champions et en Ligue Europa", s'est montré satisfait le président de la Ligue Méditerranée de football.

Au niveau amateur aussi, les premiers résultats commencent à payer. "Nous avons +10,19% d'arbitres" sur l'année 2023 par rapport à 2022. "Nous sommes remontés à 22.658 arbitres" en France, a chiffré Éric Borghini. Une profession qui attire de nouveau grâce à certaines mesures comme "l'aggravation du barème disciplinaire en cas d'agressions d'arbitres". Le membre du Comex ne compte pas s'arrêter là et promet de continuer à moderniser l'arbitrage du football en France.