Manchester City-Monaco : que vaut réellement City ?

Pep Guardiola Manchester City GLYN KIRK / AFP 1280
Pep Guardiola, qui donne ici ses ordres à Raheem Sterling, vit sa première saison sur le banc de Manchester City. © GLYN KIRK / AFP
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LIGUE DES CHAMPIONS - Les Citizens, adversaires de Monaco en huitièmes de finale de C1 mardi soir, ont débuté une nouvelle ère avec l’arrivée de Pep Guardiola l’été dernier. Mais la greffe n’a pas encore totalement pris. 

L’affiche promet un feu d’artifice : le Manchester City de Pep Guardiola, apôtre du beau jeu, défie mardi soir l’AS Monaco et son attaque de feu en huitièmes de finale aller de la Ligue des champions. Au bal des ambitieux, les Citizens ne sont pourtant pas des prétendants comme les autres. Avec l’arrivée l’été dernier du légendaire entraîneur espagnol, les propriétaires émiratis ont démarré une nouvelle ère avec l’ambition de se hisser au niveau des plus grands. Si Guardiola a métamorphosé le jeu de Manchester City, les résultats ne sont cependant pas encore à la hauteur des attentes.

  • Les résultats : une équipe capable du meilleur comme du pire

A mi-saison, le bilan des Citizens est loin d’être infamant : encore en course en Europe, le club pointe à la deuxième place de Premier League. L’équipe de Guardiola, qui a débuté par une série de six victoires lors des six premières journées, a pourtant alterné le meilleur comme le pire. Côté pile : les victoires à United, dans le derby (2-1), ou contre le FC Barcelone (3-1) en phase de poules de C1. Côté face : les humiliations sur la pelouse de ces mêmes Catalans (4-0) et à Everton (4-0), mi-janvier. Résultat, le club est déjà relégué à huit points du leader du championnat anglais, Chelsea.

Mais il y a du mieux depuis quelques semaines. Les Citizens restent sur trois succès d’affilée en championnat, et même s’ils ont concédé le nul le week-end dernier en Cup, sur la pelouse de Huddersfield Town, club de deuxième division (0-0, le match sera à rejouer, ndlr), la machine imaginée par Guardiola semble enfin avoir trouvé la bonne carburation.

  • Les joueurs : une attaque de feu, mais une défense fébrile

Ce bon début d’année 2017 ne doit cependant pas faire oublier le déséquilibre dont souffre Manchester City. L’attaque a de quoi faire peur à l’AS Monaco, avec un trio Leroy Sané-Sergio Agüero-Raheem Sterling soutenu par Kevin De Bruyne et David Silva, reconvertis en milieux de terrain par Pep Guardiola. Le Catalan a également relancé Yaya Touré, écarté en début de saison mais redevenu depuis une pièce essentielle de son dispositif.

En défense, le constat n’est pas aussi reluisant, avec 29 buts pris en 25 journées de championnat. "City, qui attaque énormément, est prenable en contre", assure Bruno Constant, spécialiste du foot anglais et consultant d’Europe 1. "L’interrogation face à Monaco sera de savoir si Guardiola va laisser Yaya Touré seul en sentinelle, avec Fernandinho à gauche de la défense pour essayer de rassurer l’arrière-garde", relève-t-il. Autre question, et pas des moindres : le nom du gardien de but. Claudio Bravo, en grande difficulté depuis son arrivée cet été du FC Barcelone, a perdu sa place au profit de Willy Cabalero. Face à Monaco, actuelle meilleure attaque d’Europe, la moindre faute de mains se paiera cash.

  • Le jeu : Guardiola n’a pas encore convaincu

Comme toutes les équipes entraînées par Pep Guardiola, Manchester City base son jeu sur une philosophie ultra-offensive, faite de possession et de passes courtes. Mais cette approche "guardiolesque" se heurte à la dure réalité de la Premier League, où l’intensité et le jeu direct pose parfois de gros problèmes à l’ancien grand manitou du Barça.

Autre particularisme auquel doit s’habituer le Catalan : l’arbitrage, dont il s’est plaint après avoir encaissé un but, début janvier. "Partout dans le monde, c’est une faute sur le gardien. Mais pas ici, je dois comprendre", avait-il lâché en conférence de presse. Des propos qui lui ont valu les foudres des tabloïds (autre spécialité so british), le Sun allant jusqu’à dénoncer sa supposée "condescendance" et ses "sarcasmes." La "révolution" Guardiola n’a donc pas encore totalement convaincu le pays du foot. Mais mardi soir, nous serons sur le terrain européen…