«L'argent n'était pas envisageable» : Kevin Mayer laisse éclater sa joie après son nouveau titre

Kevin Mayer a décroché son troisième titre européen aux championnats d'Europe d'athlétisme à Istanbul
Kevin Mayer a décroché son troisième titre européen aux championnats d'Europe d'athlétisme à Istanbul © AFP
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avec AFP
Kevin Mayer a été sacré champion d'Europe de l'heptathlon pour la troisième fois de sa carrière. Le Français a ainsi permis d'apporter à la France un premier titre dans cette compétition. Une médaille que l'athlète visait et qui lui a donné pleine satisfaction en conférence de presse.

Kevin Mayer, médaillé d'or de l'heptathlon lors des championnats d'Europe d'athlétisme en salle à Istanbul, après avoir bataillé jusqu'à la dernière épreuve, a assuré que "l'argent n'était pas envisageable". Le Français a remporté le troisième titre européen de sa carrière et la première médaille d'or de l'équipe de France dans ces championnats.

Journaliste : À quel point cet or a été difficile à gagner ?

Kevin Mayer : "C'était mon championnat d'Europe le plus difficile (déjà titré en 2017 et 2021) après une horrible journée hier. Avec un peu de sommeil ç'a été mieux, j'ai fait une très bonne deuxième journée, un 1.000 m pas du tout attendu, j'ai eu les tripes de repartir lors des 400 derniers mètres. C'était incroyable. Ca faisait longtemps que je n'avais pas vécu un 1.000 m où je pouvais autant relancer et m'exprimer. Je n'avais fait aucune préparation de 1.000 m depuis deux ans. Faire 2 min 44 dans ces conditions me rend vraiment fier."

Journaliste : Avez-vous envisagé la deuxième place pendant la course?

Kevin Mayer : "La médaille d'argent n'était pas envisageable. Je suis allé chercher l'or, pas pour me faire plaisir dans le dernier 400 m, parce que Makenson (Gletty, son coéquipier) me criait de relancer. Je me disais +c'est mort, Skotheim (le Norvégien, 2e final) part, je vais faire deuxième+. Mais quand tu es déjà double champion d'Europe tu n'as plus envie de perdre. J'ai beau être effrayé dans l'attente, j'arrive toujours à me transcender dans l'action. Les sept heures d'attente (entre la perche et le 1.000 m) étaient horribles, mais ce 1.000 m était trop bon. Je ferai toujours le mec qui a peur, qui se +fait dessus+, qui a envie de chialer, qui a envie d'arrêter, et à chaque fois dans l'action j'arrive à me faire plaisir. J'ai accepté cet état de déprime aujourd'hui. Je n'ai rien lâché. Ca fait plaisir d'avoir ce rebond mental."

Journaliste : Qu'avez-vous appris aujourd'hui pour vos futures compétitions?

Kevin Mayer : "Ca me met en confiance pour Budapest (les Championnats du monde en août, NDLR). Et c'est de l'expérience pour la plus grosse échéance de ma vie (les Jeux olympiques de Paris en 2024), que je construis petit à petit. Je l'ai dans un petit coin de la tête, c'est loin encore mais à chaque fois je pose une petite brique à l'édifice."