L'expérimentation des fumigènes dans les stades de France doit durer trois ans 5:53
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Jean-Baptiste Sarrazin, avec AFP , modifié à
C'est une petite révolution dans les stades de football en France. Un décret publié au Journal officiel va permettre l'expérimentation de l'usage d'engins pyrotechniques en Ligue 1 et en Ligue 2. Une avancée majeure pour l'avocat Pierre Barthélémy présent dans "Europe 1 Sport".

L'expérimentation des fumigènes dans les stades jusqu'en 2025 a été précisée mercredi dans un décret publié au Journal officiel, avec pour objectif de "tendre vers la disparition de l'utilisation illégale et non sécurisée" d'engins pyrotechniques par les supporters. Déjà permise par la "loi sport" du 2 mars 2022, cette expérimentation sera menée jusqu'au 2 mars 2025 et pourrait ensuite être prolongée ou remplacée par des "dispositions permanentes", selon le décret qui en précise les modalités.

"Ce n'est pas une légalisation de la pyrotechnie. C'est une expérimentation à titre dérogatoire donc la pyrotechnie reste interdite dans les stades", a rappelé Pierre Barthélémy, avocat et membre de l'Association des supporters du PSG. Interdit en France, l'usage de fusées ou artifices dans une enceinte sportive fait régulièrement l'objet de sanctions disciplinaires dans le football : chaque semaine ou presque, la Ligue de football professionnel (LFP) épingle les clubs pour l'usage par leurs supporters d'engins pyrotechniques. 

"C'est une très bonne chose car cela met fin à un système d'hypocrisie où les diffuseurs étaient contents de faire la promotion des images mais que d'un autre côté il y avait des interdictions de stade", s'est réjouit l'ancien adepte des tribunes du Parc des Princes. Une mesure qui va permettre aux clubs d'encadrer cet usage et d'éviter les sanctions comme les matches à huis clos.

Un encadrement spécifique

Ce décret précise sous quelles conditions une animation pyrotechnique peut être organisée : une demande détaillée doit parvenir aux autorités avec un mois d'avance, l'animation doit être réalisée sous le contrôle d'un artificier qualifié et dans une zone bien précise, notamment. "Un mois au plus tard avant un match, le groupe de supporter élabore avec son club un schéma de démonstration. La préfecture a ensuite un mois pour l'autoriser ou non", a précisé Pierre Barthélémy.

Depuis 2019, plusieurs expérimentations ont déjà eu lieu dans le football professionnel, après les travaux de l'Instance nationale du supportérisme (INS) qui réunit les acteurs des tribunes, du sport et les autorités sous l'égide du ministère des Sports. Lors de la saison 2021/22 de football, une quinzaine d'expérimentations avaient ainsi été validées par les autorités dans différents stades de l'Hexagone.