EXCLUSIF - Sa carrière, le FC Metz, la maladie de sa femme : Frédéric Antonetti se confie

Frédéric Antonetti
Frédéric Antonetti s'est confié au micro d'Europe 1. © DENIS CHARLET / AFP
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Colin Abgrall , modifié à
Très rare dans les médias, en dehors des conférences de presses, l’entraineur du FC Metz Frédéric Antonetti a accordé en exclusivité une interview pour Europe 1 à l’éditorialiste Jacques Vendroux. Un entretien à retrouver dimanche soir sur "Europe 1 Sport" avec Lionel Rosso, à 20 heures, en amont du match FC Metz-Olympique de Marseille.

Entraîneur emblématique du championnat de France, passé par Bastia, Nice, Saint-Etienne, Lille ou encore Rennes, Frédéric Antonetti, l’actuel entraîneur du FC Metz, revient pour Europe 1 sur sa carrière, sur le match face à l’Olympique de Marseille dimanche soir, son club, mais il revient aussi avec beaucoup d’émotion sur la maladie qui a touché sa femme, décédée en juillet 2020.

Antonetti, entraîneur hors norme ? "Je suis un simple serviteur du football"

"Je ne me considère pas comme un entraîneur hors norme. Pour moi, les entraîneurs hors norme, c'est ceux qui jouent tous les trois jours et qui gagnent des titres. Je suis simplement un entraîneur, formateur, qui a fait sa carrière en Ligue 1, parfois en Ligue 2. Mais je dirais que c'est le fait d'être resté longtemps dans le milieu qui compte. Mais je ne me vois pas comme hors norme. Hors norme c'est les Wenger, c'est Mourinho, c'est Guardiola. Ceux qui sont là tout le temps, tous les trois jours. C'est très compliqué. Ils le font depuis des décennies.

Moi, je suis un simple serviteur du football. Je dois avoir quelques qualités pour avoir duré aussi longtemps. Tous les clubs qui m'ont appelé étaient en difficulté. Un club qui était bien ne m'a jamais appelé. Que ce soit Lille, que ce soit Saint-Etienne, que ce soit Nice, que ce soit Bastia et Metz aussi parce que je les ai pris en D2. Mais après, je peux dire que j'ai pas eu la chance d'avoir un club qui pouvait me donner la possibilité de jouer les premières places. Mais je suis content de mon parcours et je suis content d'avoir duré. Ce n'est pas simple de durer dans ce métier-là et qu'on me fasse encore confiance à 60 ans."

La confrontation face à l’OM : "On aura notre chance"

"Marseille est un grand nom du football français. Ça, c'est une évidence. Aujourd'hui, on va jouer à guichets fermés. Ça montre l'intérêt populaire que représente ce match. Après, pour les joueurs, c'est important. Moi, je dirais que c'est motivant de jouer contre Marseille. Pour Metz, ça veut dire qu'on est en première division. Donc, c'est toujours des affiches très intéressantes. On le prépare en sachant que Marseille a beaucoup de qualités donc on essaye de museler un peu leur force. S'il y a quelques failles, on essaye de faire comprendre aux joueurs qu'on a notre chance. On aura notre chance. À nous de la saisir.

Ce qui est motivant, c'est que dans ces matchs-là, on aura notre chance. Marseille a des joueurs de très haut niveau. Je vais citer Payet, je vais citer Guendouzi, je vais citer Kamara, Saliba, entourés de joueurs étrangers qui ont un très bon niveau aussi. C'est une équipe qui est bonne techniquement. Ce qui me fait peur, c'est que l'on soit tous paralysés par l'événement et par notre situation au classement. Qu'on ne fasse pas notre match, qu'on ne se libère pas complètement. Je voudrais qu'on soit complètement libérés et qu'on tente notre chance parce que nous avons notre chance dans ce match là."

Sur le FC Metz et ses symboles : "Je regarde le général de Gaulle"

"J'ai beaucoup de respect. Vous savez ce qui m'arrive en ce moment ? Ça va vous toucher. Je ne regarde plus la télévision depuis trois ans. Mais il m'arrive d'aller sur Internet et de regarder, par exemple, les conférences de presse du général de Gaulle. Un grand homme. Même des conférences de presse d'il y a 50 ans, dans les années 60, qui sont toujours d'actualité, avec un sens géopolitique très pointu. Ce qu'il disait il y a 50 ans s'est avéré exact par la suite. J'ai beaucoup de respect pour le général de Gaulle. Donc la croix de Lorraine représente énormément pour moi." 

La maladie de sa femme : "Le football m’a toujours aidé"

"D'abord, j'ai donné ma démission. J'ai dit au président 'Écoutez, je vais rentrer. Je vais rester auprès de ma femme, au chevet de ma femme. J'arrête mon contrat.' Le président Serin n'a pas voulu. Il m'a dit 'Non, je veux que tu continues, même de loin' Ça, c'est la première condition.

La deuxième condition, c'est que ma femme a voulu que je continue. Donc, à partir de là, j'ai continué à suivre le club, à regarder les matchs, à m'occuper du recrutement. Mais faire les deux, disons que par moment ça a été très compliqué, mais c'était aussi peut être une bouffée d'oxygène pour moi. Le football m'a toujours aidé et aussi durant cette période très difficile. (Silence) J’ai du mal à en parler et je ne voudrais plus en parler."