Euro : l'ombre du Covid-19 plane sur la fin de la compétition

Les demi-finales et la finale de l'Euro se dérouleront devant plus de 60.000 spectateurs à Wembley en Angleterre.
Les demi-finales et la finale de l'Euro se dérouleront devant plus de 60.000 spectateurs à Wembley en Angleterre. © JUSTIN TALLIS / POOL / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Malmené depuis le début par la pandémie de Covid-19, l'Euro se poursuit tant bien que mal malgré la menace toujours présente. Le quart de finale entre l'Espagne et la Suisse aura bien lieu vendredi à Saint-Pétersbourg, en Russie, alors que le pays enregistre des records quotidiens de morts et que l'OMS n'exclut pas un impact de l'Euro sur la circulation du virus.
DÉCRYPTAGE

Jusqu'au bout, l'Euro 2020 de football devra composer avec la pandémie de Covid-19. Depuis le début de la compétition, plusieurs joueurs ont déjà manqué des matchs de leur sélection après avoir été testés positifs à la maladie, comme dernièrement le Croate Ivan Perisic qui n'a pas pu participer au huitième de finale de son équipe face à l'Espagne (défaite 5-3 de la Croatie après prolongations). Les perturbations se sont étendues jusqu'aux fan zones, avec la fermeture de celle de Moscou dès le 18 juin.

Des jauges pourtant augmentées pour la fin de la compétition

Cas détectés chez des supporters, sortie de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la compétition... Les menaces s'accumulent sur la fin de l'Euro, alors que les demi-finales et la finale se dérouleront du 6 au 11 juillet devant plus de 60.000 spectateurs au stade de Wembley en Angleterre.

Alors que la Russie a recensé jeudi un record de morts quotidien pour le troisième jour de suite, la ville hôte de Saint-Pétersbourg a enregistré 115 nouveaux morts à elle seule. Un niveau proche du record établi en début de semaine. Pour autant, les autorités ont maintenu dans la ville le quart de finale entre l'Espagne et la Suisse devant des milliers de supporters, notamment étrangers, prévu vendredi. Et ce alors que près de 300 supporters finlandais, venus soutenir leur équipe lors des phases de poule, sont revenus de l'ancienne capitale russe positif au nouveau coronavirus, selon Helsinki.

Près de 2.000 Ecossais positifs ont participé à des événements sur l'Euro

La Russie n'est d'ailleurs par le seul pays concerné. Dans un rapport publié mercredi, l'agence de santé publique écossaise a établi qu'entre le 11 et le 28 juin, 1.991 résidents écossais testés positifs au Covid-19 ont participé à un ou plusieurs événements liés à l'Euro "pendant leur période infectieuse", c'est-à-dire "la période pendant laquelle ils ont pu transmettre sans le savoir leur infection à autrui". Les événements identifiés correspondent par exemple à un match à Hampden Park, à Glasgow, ou à Wembley, à un rassemblement dans la fan zone "Glasgow Green" ou à des rassemblements informels dans un bar ou dans un domicile.

L'étude souligne que près de deux tiers des cas sont liés à des personnes ayant voyagé à Londres pour un événement sur l'Euro. Et près de 400 cas concernent des supporters qui ont assisté au match Angleterre-Ecosse à Wembley le 18 juin dernier. Pour ce match, la "Tartan Army", les supporters écossais, s'étaient déplacés en masse dans les rues de Londres.

L'OMS n'exclut pas un rôle "supercontaminant" de l'Euro

Face à ces situations et pour éviter une fin d'Euro périlleuse, l'OMS a recommandé jeudi que les villes-hôtes des derniers matches de l'Euro de football assurent un meilleur suivi de la circulation des spectateurs, y compris avant leur arrivée et après leur départ du stade. "Nous avons besoin de regarder bien au-delà des stades eux-mêmes", a souligné lors d'un point-presse Catherine Smallwood, une responsable de la branche européenne de l'OMS, interrogée sur les recommandations face à la hausse des cas à Londres et Saint-Pétersbourg. 

Interrogé sur le risque que l'Euro ait joué ou joue le rôle de "supercontaminant", le directeur de l'OMS Europe Hans Kluge a répondu : "J'espère que non, mais je ne peux pas l'exclure". "Ce que nous devons regarder autour des stades c'est comment les gens s'y rendent, est-ce qu'ils se déplacent dans des convois de bus bondés ou est-ce qu'ils appliquent des mesures individuelles", a souligné Catherine Smallwood. Avec un objectif ; vivre une fin d'Euro aussi tranquille que possible.