Le joueur français Wesley Fofana fonce avec le ballon dans les mains alors que Darcy Graham tente un tacle, pendant le match de test de Coupe du monde de rugby, à Nice, le 17 août. 1:50
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Virginie Phulpin, édité par T.F , modifié à
Depuis lundi soir, les noms des 31 joueurs du XV de France qui vont partir au Japon pour la Coupe du monde sont désormais connus. Malgré cette annonce, notre journaliste Virginie Phulpin brosse, dans l'édito sport, un portrait plutôt pessimiste en cette période de préparation des Bleus. 

Les 31 joueurs du XV de France sont connus. Et cela n'a pas vraiment rassuré notre journaliste Virginie Phulpin qui brosse un portrait plutôt pessimiste en cette période de préparation des Bleus. 

"Regardez ce qui s’est passé vendredi au stade de France. Dernier match de préparation des Bleus pour la Coupe du monde. Certes, c’était contre la faible Italie, mais une dernière rencontre avant un Mondial, normalement, ça attire les supporters. Et là, ça ressemblait à un match à huis clos. 25 000 personnes en tribunes, dont la moitié d’invités. Ça sonnait creux. Et puis, faites un petit test autour de vous, demandez qu’on vous cite deux joueurs du XV de France. Je vous parie que vous n’allez pas avoir beaucoup de réponses. 

Une défaite probable 

Les résultats du XV de France qui n’aident pas. Ça fait des années que cette équipe patine. Alors petit scoop : les Bleus ne gagneront pas cette Coupe du monde. J’espère me tromper, on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise, mais c’est quand même peu probable. Et finalement peu importe. On peut s’enthousiasmer pour des perdants magnifiques. Sauf que là, je cherche encore la magnificence. 

Autre problème : le staff des Bleus est aussi insipide en coulisses que le XV de France est maladroit sur le terrain. Le sélectionneur, Jacques Brunel, a du mal à communiquer, c’est un euphémisme. Hier soir à la télé pour donner sa liste de joueurs retenus, on sentait bien que c’était une souffrance pour lui. Il n’avait pas envie d’être là.

Même face aux joueurs ça ne doit pas être simple. À ses côtés, comme adjoint, il a Fabien Galthié, son futur successeur à la tête des Bleus. Je ne suis pas persuadée que ça facilite le travail, ce genre d’attelage. Est-ce qu’on a préparé cette Coupe du monde ou est-ce qu’on travaille déjà pour la prochaine ?

Faire rêver le public 

Pour le moment, même les objectifs des Bleus sont flous. On n’a droit qu’à des réponses vagues et toutes faites. "On veut être capables de rivaliser avec nos adversaires". Oui, mais lesquels ? Ceux du premier tour ou on voit plus loin ? Dites-nous ! Alors je sais que cuillère de bois et langue de bois sont des mots qui vont très bien ensemble, mais à un moment il va falloir couper le robinet d’eau tiède et nous enthousiasmer un peu ! C’est la rentrée, on a besoin de rêver, d’encourager, d’être de mauvaise foi devant les matches des Bleus, de vibrer, quoi ! Messieurs, je ne vous demande pas de conquérir le monde, juste de nous embarquer dans votre aventure.