ÉDITO - "L'attaque du PSG, on dirait une carte de vœux pour 2020"

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Virginie Phulpin
La très large victoire du Paris Saint-Germain contre Saint-Étienne, mercredi soir (6-1) est tout à la fois une qualification pour les demi-finales de Coupe de la Ligue, un récital collectif rarement vu cette saison et une promesse de lendemains qui chantent pour l'année 2020, selon notre éditorialiste Virginie Phulpin.
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Le Paris Saint-Germain a étrillé Saint-Étienne 6-1, mercredi soir, en quarts de finale de la Coupe de la Ligue, pour la dernière édition de la compétition. Sans tirer de conclusions hâtives, notre éditorialiste Virginie Phulpin estime jeudi matin sur Europe 1 que cette prestation augure d'une année 2020 très prometteuse pour les hommes de Thomas Tuchel. Avec, en ligne de mire, l'aventure en Ligue des champions, une épreuve sur laquelle bute le PSG depuis l'arrivée du Qatar à la tête du club, en 2011.

"L'attaque du Paris Saint-Germain, on dirait une carte de vœux pour 2020. 'Je vous souhaite le meilleur.' C’est quoi le meilleur ? Evidemment, dans les têtes parisiennes, c’est la Ligue des champions. Mais ces derniers temps, à côté des rêves européens contrariés, on traînait un peu des pieds pour les coupes nationales.

"Une attaque qui marche sur l'eau"

Mais cette année, on dirait que les joueurs et le staff ont pris de très bonnes résolutions. Et si on remplaçait la suffisance par la générosité ? Six buts dimanche en Coupe de France contre Linas-Montlhéry, et pareil mercredi soir contre Saint-Étienne en Coupe de la Ligue. C’est peut-être comme ça aussi qu’on construit une équipe. En allant au bout, en appuyant là où ça fait mal même si c’est facile, histoire de peaufiner les automatismes.

Ce match PSG - Saint-Étienne, il a duré un peu moins de deux minutes, en réalité. Le temps pour Mauro Icardi de marquer le premier de ses trois buts de la soirée. L’Argentin est arrivé cet été. Il en est déjà à 17 buts avec le PSG, sur 24 tirs cadrés. Bizarrement, plus personne ne se demande si sa femme Wanda Nara est une sorcière, maintenant. Sûrement une bonne résolution de bienveillance.

" Les attaquants du PSG dégagent une telle facilité qu’ils provoquent forcément des fautes de leurs adversaires "

Et tous les autres s'y sont mis. Neymar et Di Maria pour provoquer un but des Verts contre leur camp, et Kylian Mbappé. L’impression dégagée, c’est que cette attaque marche sur l’eau. Et même pas chacun dans son coin comme souvent, mais ensemble. J’entends déjà les bémols 'forcément, c’est facile avec Saint-Étienne qui a joué à 10 les deux tiers du match'. Peut-être. Mais pourquoi les Verts ont joué à 10 ? Parce que les attaquants du Paris Saint-Germain dégagent une telle facilité technique qu’ils provoquent forcément des fautes de leurs adversaires. Ça n’est pas juste la faute à pas de chance. C’est surtout la faute à Neymar, Di Maria, Mbappé et Icardi.

On ne sait pas combien de temps ça va durer, c'est toujours le problème avec les bonnes résolutions. Mais ce quatuor offensif a compris, sur ce qu’on a vu mercredi, qu’en football, il fallait aussi défendre, même quand on est attaquant. Kylian Mbappé appelle ça une prise de conscience. Ils ont décidé d’être généreux cette année. Si on aide les autres à défendre, ça veut dire qu’ils seront moins fatigués, et qu’ils pourront donner de meilleurs ballons. Ça paraît logique. On a quand même vu Neymar faire un tacle. C’est la révolution 2020, il faut se pincer pour y croire. Si même lui a décidé de bosser, et pas juste de laisser parler son talent, ça veut dire qu’il se passe quelque chose.

Regardez, même l’entraîneur, Thomas Tuchel, a décidé d’être généreux. Il a offert plus d’un quart d’heure de jeu à Edinson Cavani. Histoire d’offrir un peu de bonheur en plus au Parc des Princes. Et pour maintenir l’Uruguayen en forme. Ça comptera en Ligue des champions, j’en suis persuadée. À Paris, il n’y a peut-être pas de transports, mais il y a bien une attaque qui mène un train d’enfer."