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Virginie Phulpin , modifié à
Rafael Nadal a remporté son 13ème Roland Garros hier en battant Novak Djokovic en trois sets en finale. Pour Virginie Phulpin, c’est sa victoire la plus impressionnante à Paris parce qu’il a gagné comme si tout était normal. 

Rafael Nadal a remporté dimanche le tournoi de Roland-Garros en battant nettement le numéro un mondial, Novak Djokovic 6-0, 6-2, 7-5. Avec treize sacres, un record, l'Espagnol conforte un peu plus son statut d'intouchable à Paris.

Ne serait-ce pas la première chose normale qui nous arrive en 2020 ? Notre année n’est faite que de soubresauts, de contrariétés, de crises et de peurs. Et là, Rafael Nadal vient de remettre l’église au milieu du village. Roland-Garros, c’est toujours chez lui. Il arrive, il joue, il gagne et il s’en va. Normal, quoi. 13 victoires depuis 2005 ! Pourtant, tout aurait pu le contrarier cette année, lui qui aime tant la normalité. Un tournoi à l’automne, une terre battue humide qui ne favorise pas son jeu, des balles molles qu’il déteste, ce toit qui vous transforme son royaume d’air frais en tournoi indoor, le froid dont ses muscles de 34 ans ne sont pas très friands… Il y avait de quoi le perturber, ce joueur aux mille routines. Et pourtant, il a traversé cette quinzaine de Roland-Garros sans trembler, sans perdre un set, même pas contre Novak Djokovic.

 

C’est pour ça que je trouve que c’est sa victoire la plus impressionnante. Parce qu’il a dû se recentrer uniquement sur son jeu et il a réussi à faire abstraction de tout ce qui pouvait déranger ses habitudes. Cela ajoute encore une corde à sa raquette. On savait que Rafael Nadal avait un mental hors normes. Mais là, il s’est encore dépassé pour gagner comme si tout était normal. Et je ne savais pas que c’était possible.

Il égale maintenant Roger Federer avec 20 titres du Grand Chelem

Rafael Nadal n’a même pas voulu en parler après sa victoire. "Je suis concentré sur Roland-Garros, les records, on en parlera plus tard". Il ne déroge pas à ses petites habitudes. De la même manière qu’il place toujours ses bouteilles d’eau à la même place devant sa chaise, il ne pérore pas devant un micro. Pas vraiment le genre de la maison. Il a eu les mêmes larmes qui ont embué ses yeux pendant l’hymne espagnol que lors de son premier titre à Roland-Garros. Rafael Nadal s’habitue à tout, sauf à ses victoires, finalement. Le seul petit truc qu’il n’a pas fait par rapport aux autres années, c’est se coucher sur la terre battue après la balle de match. Pas envie d’étaler sa joie par les temps qui courent. Un dimanche normal pour un Rafael Nadal normal à Roland Garros, quoi. Et le temps d’une finale, nous aussi, on a retrouvé nos petites habitudes…