Benjamin Pavard a eu une altercation avec Didier Deschamps après le match des Bleus contre la Tunisie 4:53
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avec AFP
Relégué sur le banc lors des deux derniers matches, le défenseur des Bleus Benjamin Pavard traîne son spleen depuis le début du Mondial, un malaise rendu public par Didier Deschamps, toutefois resté mystérieux sur l'état moral du héros des huitièmes de finale de 2018. Nos experts ont décrypté la situation dans "Europe 1 Sport".

Rien ne va plus entre Benjamin Pavard et Didier Deschamps. Le défenseur des Bleus ne serait pas au top de sa forme, tant sur le plan sportif que sur le psychologique. Une situation analysée dans Europe 1 Sportune émission à vivre tous les soirs de 19 heures 15 à 23 heures durant la Coupe du monde au Qatar.

"J'ai pris la décision de ne pas le faire jouer. J'ai eu plusieurs échanges avec lui, je considère qu'il n'est pas dans de bonnes conditions, dans de bonnes dispositions", a affirmé le sélectionneur en conférence de presse mercredi après Tunisie-France (1-0), un match que Pavard a passé sur le banc, dépassé dans la hiérarchie par le novice Axel Disasi.

En-dessous du niveau de ses coéquipiers

"Vous me direz: "est-ce physique, est-ce la tête ?". Évidemment, le premier match ne l'a pas aidé. C'est pour ça que j'ai fait un choix différent", a poursuivi le patron des champions du monde en titre.

Titulaire contre l'Australie pour l'entrée en lice (4-1), Pavard était apparu en-dessous du niveau de jeu de ses coéquipiers, avec un placement coupable sur l'ouverture du score; la seule ombre au tableau des Français -avec la blessure de Lucas Hernandez- lors de cette rencontre prometteuse.

Et au moment d'aborder la phase à élimination directe contre la Pologne dimanche (16h00), l'homme du but "sorti de nulle part" au "second poteau" contre l'Argentine (4-3), en huitièmes de finale du Mondial russe, apparaît très marqué.

Déclassement

Sur le banc des remplaçants mercredi, Pavard a gardé un visage fermé, assis aux côtés de son ami Olivier Giroud. Il s'est échauffé durant la seconde période, sans entrer en jeu. "J'ai parlé un peu avec lui, on sait que Benjamin est quelqu'un qui travaille beaucoup, je sais qu'il sera prêt pour le reste de la compétition, qu'il donnera le maximum" a assuré jeudi Kingsley Coman, son partenaire au Bayern Munich.

Pavard a de quoi être déçu : quatre ans après un tournoi joué comme titulaire, il abordait la Coupe du monde comme choix numéro 1 au poste de latéral droit, mais il a perdu son rang dès la deuxième rencontre face au Danemark (2-1) au profit de Jules Koundé, pourtant loin d'être rassurant à ce poste dans le passé. Cela n'avait pas empêché Pavard d'être l'un des premiers à sauter dans les bras de Kylian Mbappé sur le premier but des Bleus.

Contre la Tunisie, il devait avoir l'occasion de se reprendre. Mais Deschamps a choisi Disasi, défenseur central de métier, sans la moindre sélection avant la rencontre. Et la décision ne semble pas avoir été prise à la dernière minute. "Le coach est venu me voir il y a quelques jours pour me dire qu'il y avait une possibilité que je débute à ce poste-là, qu'il avait confiance en moi", a expliqué Disasi.

 

Axe ou côté

Pour Pavard, 47 sélections, ce déclassement intervient dans un contexte concurrentiel pesant. Ces derniers jours, Koundé et son partenaire à Barcelone Ousmane Dembélé, titulaire sur l'aile droite, n'ont cessé de mettre en avant leur entente sur le terrain, une complicité sur laquelle ils ont insisté devant la presse.

En dehors des terrains, le contrôle par la police allemande pour conduite en état d'ébriété, révélé début novembre, n'a pas arrangé le quotidien du Bavarois de 26 ans à l'approche du Mondial.

Ce n'est pas la première fois que le cas Pavard interroge en équipe de France. En novembre 2021, Deschamps lui avait préféré Léo Dubois au coup d'envoi en Finlande en qualifications au Mondial (2-0), un choix expliqué avec mystère par le sélectionneur. "Je ne vais pas rentrer dans les détails, l'important c'est ce que je dis aux joueurs. J'ai fait ce choix pour certaines raisons", avait-il avancé.

Un an plus tard, la confiance de Pavard est toujours au plus bas alors que se profile le 1/8 de finale des Bleus.