Coupe Davis : trois raisons de ne pas manquer la finale France-Croatie

La France va tenter de conserver son titre ce week-end.
La France va tenter de conserver son titre ce week-end. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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L’équipe de France affronte la Croatie, à partir de vendredi à Lille, pour la dernière finale de la Coupe Davis dans son format historique. Un match forcément spécial pour tous les fans de la compétition.

Une rencontre historique. La finale de la Coupe Davis entre la France et la Croatie, à partir de vendredi à Lille, sera la dernière disputée dans son format historique. Dès l’an prochain, la vénérable compétition, créée en 1900, va subir un profond lifting. Fini, les rencontres en cinq sets au meilleur des cinq matches, jouées dans des ambiances incandescentes : dès novembre 2019, la Coupe Davis "new look" réunira 18 nations dans un seul lieu (à Madrid), en trois manches gagnantes. Mais si cette finale entre la France, tenante du titre, et la Croatie vaut le coup d’œil, ce n’est pas uniquement pour l’Histoire.

  • Pour l’ambiance unique de la Coupe Davis

La légende de la Coupe Davis s’est construite avant tout par ses ambiances à nulle autre pareilles. Car dans cette compétition, fondée sur le principe du "home/away" (une rencontre sur le sol d’un pays), le public, chauvin parfois jusqu’à l’excès, a toujours joué un rôle majeur. Une simple rencontre du premier tour peut, ainsi, entrer dans la légende. En 1985, l’équipe de France de Yannick Noah et Henri Leconte en a fait l’amère expérience au Paraguay. Le petit pays d’Amérique du sud, porté par 3.500 supporters entassés dans un gymnase de 2.000 places, s’impose au cinquième match dans une ambiance délirante.

Six ans plus tard, en 1991, c’est au tour du public français d’enflammer la Coupe Davis. A Lyon, dans un palais des sports de Gerland en fusion, les Bleus renversent les États-Unis de Andre Agassi et Pete Sampras au bout d’un week-end de rêve. Le capitaine Yannick Noah célèbre cet exploit en entonnant son tube "Saga Africa", un moment entré dans la postérité du sport français. Reverra-t-on ces scènes de liesse collectives à Madrid, où aura lieu la nouvelle Coupe Davis l’an prochain ? Rien n’est moins sûr.

  • Pour voir les Bleus se frotter (enfin) à du costaud

Depuis deux ans, l’équipe de France n’a pas eu à se plaindre de son parcours en Coupe Davis. L’an dernier, elle n’avait pas eu à battre un seul joueur du top 40 mondial avant la finale face à la Belgique, grâce aux forfaits de Kei Nishikori au premier tour (Japon), d’Andy Murray en quarts (Grande-Bretagne) et de Novak Djokovic en demi-finales (Serbie). La bonne étoile de la bande à Noah a encore brillé cette année, avec le forfait sur blessure de Rafael Nadal en demi-finales.

Mais la chance a ses limites : la Croatie se présente à Lille avec ses deux atouts maîtres, Marin Cilic et Borna Coric, et part clairement favorite. A 30 ans, Cilic a bien l’intention d’apporter une deuxième Coupe Davis à son pays (après 2005), après la déception de la défaite en finale en 2016 face à l’Argentine (3-2). Le 7e mondial, vainqueur de l’US Open 2014, a beau ne pas être un spécialiste de la terre battue (la surface utilisée ce week-end), il reste un joueur redoutable. En plus de son expérimenté leader, la Croatie peut aussi compter sur son prodige Borna Coric. A 22 ans, il a réalisé la meilleure saison de sa jeune carrière, avec un titre à Halle et une finale au Masters 1000 de Shanghai, à chaque fois en battant Roger Federer (excusez du peu). Enfin, rappelons que la dernière défaite de la France en Coupe Davis remonte à la demi-finale 2016 face à la… Croatie.

  • Pour la dernière de Yannick Noah

Même si elle ne bénéficie pas des faveurs des pronostics, l’équipe de France espère offrir un quatrième Saladier d’Argent à Yannick Noah (après 1991, 1996 et 2017), pour sa dernière campagne en tant que capitaine. "On va essayer de faire de ce moment un moment unique. On va être à fond. Je rêve de gagner cette dernière", a assuré le vainqueur de Roland-Garros 1983, cette semaine au micro d’Europe 1. Alors, quoi de mieux qu’un titre pour dire au revoir à Noah et à la Coupe Davis.