"C'est compliqué à gérer" : les athlètes déprimés par le confinement

Cyril Dumoulin handball Nantes
Le handballeur Cyril Dumoulin commence à trouver le temps long en confinement. © AFP
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Christophe Lamarre, édité par Margaux Baralon , modifié à
Pour bien des sportifs, la perspective d'une reprise de leur discipline s'éloigne, avec des compétitions qui ne reprendront pas avant septembre en raison du confinement et des mesures contre le coronavirus. Et il devient difficile de gérer l'entraînement à domicile.

"Aujourd’hui on sait qu’on risque d’avoir 10, 12, 15 semaines d’inactivité, ce qui est très rare voire jamais arrivé dans une carrière normalement. C’est ça qui est très compliqué." Cyril Dumoulin garde la tête froide mais commence à trouver le temps long. Le gardien de l'équipe de France de handball le reconnait, le plus difficile c'est de se projeter puisque le championnat ne reprendra pas, au mieux, avant la fin du mois d'août, confinement oblige.

"Qu'est-ce que je vais faire aujourd'hui ?"

"Chaque jour quand je vais faire ma petite séance je me dis : 'attends, qu’est-ce que je vais faire aujourd’hui ? Est-ce que je vais faire du maintien, est-ce que je vais faire du travail plus dur ?' Voilà, c’est ça qui est un peu compliqué à gérer pour moi." Comme bien d'autres sportifs, Cyril Dumoulin est en manque. Car si, en football, la Ligue 1 continue de parler d'un retour sur les terrains à la mi-juin, dans beaucoup d'autres disciplines la reprise est renvoyée aux calendes grecques. Ainsi du handball donc, mais aussi du basket, où l'on s'interroge également.

Risques de blessures

Problème : l'entretien à domicile, même soigneux, ne remplace pas les entraînements collectifs quotidiens. Nicolas Barth, kiné de l'équipe de basket et de Nanterre, craint l'avalanche de blessures à la reprise. "Le risque est évident, ce n’est même pas une question de boule de cristal. Quand vous ne vous entraînez pas pendant des mois et des mois, le risque est multiplié", explique-t-il à Europe 1. "Je suis incapable de vous dire par combien mais le risque est certes multiplié, sans aucun doute."

Ce sera donc l'autre défi des clubs déjà affaiblis par l'absence de rentrées d'argent : éviter que les joueurs ne s'entassent à l'infirmerie lorsqu'ils pourront enfin retrouver les pelouses ou les parquets.