Reprise de la Bundesliga : "Pourquoi s’en priver ?" demande Joshua Guilavogui

Wolfsburg, l'équipe de Josuha Guilavogui, va reprendre le championnat samedi 16 mai, à Augsburg (photo d'archives).
Wolfsburg, l'équipe de Josuha Guilavogui, va reprendre le championnat samedi 16 mai, à Augsburg (photo d'archives). © AFP
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Julien Froment
Le milieu de terrain du VfL Wolfsburg Josuha Guilavogui se remet d’une blessure au genou et ne retrouvera pas le chemin des terrains le samedi 16 mai, sur la pelouse d’Augsburg, la Bundesliga étant le premier grand championnat à reprendre malgré l'épidémie de coronavirus.  Mais le joueur, interrogé par Europe 1, voit d'un bon œil cette reprise du foot outre-Rhin.
INTERVIEW

Tous les regards sont désormais tournés vers la Bundesliga. Alors que la France a officiellement arrêté son championnat le 30 avril dernier, l’Allemagne s’est laissée plus de temps pour décider. La Chancelière Angela Merkel a acté la reprise de la "Buli", le weekend du 16 mai. "Honnêtement, je pense que, je suis même sûr, que la plupart des joueurs de la Bundesliga sont contents de continuer", affirme sur Europe 1 Josuha Guilavogui, milieu de terrain du club de Wolfsburg. On a pris des mesures qui ne sont pas anodines. Par exemple, je pars en mise au vert, pendant une semaine, pour être contrôlé tous les deux jours. On a subi des contrôles maintenant depuis une quinzaine de jours pour s’assurer que tout le monde soit négatif au départ du championnat."

La reprise de la Bundesliga ne fait pas l’unanimité au sein de la société allemande

Cette reprise pose de nombreuses questions, y compris en Allemagne où elle ne fait pas l’unanimité."La décision prise (de reprendre, ndlr) ne change rien à notre position, nous estimons qu'il s'agit d'une décision erronée", a affirmé par exemple le ministre régional de l'Intérieur de Brême, Ulrich Mäurer au quotidien Bild.  "C’est un virus mortel,  il y a eu beaucoup de morts, le risque zéro n’existe pas, mais on ne peut pas prendre plus de mesures : jouer à huis clos,  être testé tous les deux jours, prendre un avion de 80 places alors qu’on sera 30, pour respecter les distances barrières", énumère Josuha Guilavogui.

Et il ajoute: "C’est notre profession, même si on ne fait que jouer au football et qu’il y a des gens qui luttent pour la survie de leur entreprise. Mais les instances du football allemand ont pris toutes les mesures de sécurité, alors pourquoi s’en priver?" L’international français (7 sélections) n’a pas de crainte spéciale sur cette reprise, même s’il rappelle que "le risque zéro n’existe pas", ajoutant : "Le club a pris toutes les mesures. Ma femme et mes enfants par exemple seront aussi testés deux fois quand je serai en quarantaine pour être sûr qu’après mon match (contre Augsburg, ndlr), mon foyer est sain."

"Jouer à huis clos, la phase la plus difficile"

Concernant les matches en eux-mêmes, pas question non plus de faire n’importe quoi : "On a eu quelques directives de la part de notre club. Bon, par rapport au mur en cas de coup-franc, là on n’a pas le choix, le mur est composé d’hommes justement pour qu’il ne passe pas à travers, donc on sera collés. Mais pour les célébrations par exemple, notre directeur sportif a insisté  pour qu’on ne se regroupe pas. Il va falloir rester professionnel, et se dire que les joueurs contre qui l’on joue ou nos coéquipiers, ont été testés plusieurs fois cette semaine et qu’il n’y a normalement pas de risque."

Guilavogui, blessé et donc forfait pour le match de reprise contre Augsburg regrette finalement qu’une seule chose : la tenue des matches à huis clos. "J’avoue que ça sera la phase la plus difficile pour nous. Ce sera une première pour moi. Je n’ai même pas le souvenir d’avoir joué à huis clos. Avec Saint-Etienne j’ai joué dans le stade Geoffroy-Guichard en rénovation, une tribune était fermée, c’était déjà très étrange", se remémore l’ex-joueur des Verts. "On va donc terminer la saison comme ça et j’espère attaquer, en août ou en septembre avec nos supporters."