Football : Bernard Casoni suspendu par l'US Orléans après des accusations de racisme

Bernard Casoni
Bernard Casoni a été suspendu par son club de l'US Orléans après des accusations de racisme
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avec AFP
Bernard Casoni, l'ancien joueur de l'Olympique de Marseille, a été mis à pied par l'US Orléans après des accusations de racisme. Une enquête préliminaire a aussi été ouverte par le parquet d'Orléans contre celui qui avait été nommé entraîneur dans le Loiret en juin dernier. 

À la tête de l'équipe de football d'Orléans depuis l'été 2023, l'ex-international français Bernard Casoni est dans la tourmente après des accusations de propos racistes : visé par une enquête préliminaire, il a été suspendu mardi par son club. L'affaire a éclaté avec la diffusion lundi, par France Bleu Orléans, d'une déclaration de l'entraîneur de National affirmant que ses joueurs "ne sont pas plus cons que des Maghrébins". "Je l'ai fait dans tous les clubs où je suis passé, je l'ai fait avec des Maghrébins ! Ils ne sont pas plus cons que des Maghrébins hein... Je veux dire, voilà, c'est le rôle d'un entraîneur."

Une enquête préliminaire ouverte par le parquet d'Orléans 

Ces propos ont été tenus lors d'une conférence de presse datant du 21 septembre, à la veille d'un match contre Châteauroux. Durant cette prise de parole, il s'était épanché sur l'adhésion de son effectif à son plan de jeu. France Bleu Orléans, citant plusieurs joueurs et des membres du club, précise que Bernard Casoni, 62 ans, a tenu d'autres propos de même nature à plusieurs reprises. Dans la soirée, le club du Loiret annonçait l'ouverture d'une enquête interne.

Mardi, c'est le parquet d'Orléans qui lançait une enquête préliminaire pour provocation à la haine ou à la discrimination raciale et pour injures publiques à caractère raciste, entraînant dans la foulée la suspension du coach. "L'US Orléans a pris la décision de suspendre Bernard Casoni de sa fonction d'entraîneur de l'équipe professionnelle pendant la durée de l'enquête interne", a informé le club dans un communiqué. "L'équipe professionnelle sera encadrée et dirigée par ses adjoints", a précisé le club. Contacté par l'AFP mardi en début d'après-midi, Bernard Casoni n'a pas souhaité réagir.

Formé à Cannes, Bernard Casoni a terminé sa carrière de défenseur central à l'Olympique de Marseille de Bernard Tapie, où il a évolué de 1990 à 1996, avec à la clef deux titres de champion de France (1991, 1992) et une Ligue des champions (1993). Comptant 30 sélections en équipe de France entre 1998 et 1992, il s'est ensuite reconverti comme entraîneur et a notamment entraîné certains clubs étrangers, dont plusieurs au Maghreb ou au Qatar, avant de prendre la tête de l'équipe de l'US Orléans.

Des précédents dans le football français

Avant Bernard Casoni, d'autres entraîneurs du monde du football français ont fait les gros titres pour des accusations de propos racistes. Christophe Galtier, ancien entraîneur du PSG, sera ainsi jugé en décembre des chefs d'accusation de harcèlement moral et de propos discriminatoires lorsqu'il entraînait Nice. Des propos rapportés par le journaliste indépendant Romain Molina et par la radio RMC, que l'entraîneur conteste, lui attribuaient la volonté de limiter le nombre de joueurs noirs et musulmans dans son équipe.

L'ancien international Willy Sagnol avait lui déclenché la polémique en 2014 pour ses déclarations sur les joueurs africains, alors qu'il entraînait les Girondins de Bordeaux. "L'avantage du joueur typique africain, c'est qu'il n'est pas cher quand on le prend, il est prêt au combat généralement, il est puissant sur un terrain. Mais le foot, ce n'est pas que ça. C'est aussi de la technique, de l'intelligence, de la discipline", avait-il déclaré au journal Sud-Ouest.

Avant lui, c'est un autre ex-international français, Laurent Blanc, alors sélectionneur de l'équipe de France, qui avait tenu des propos similaires, révélés en 2011 par Mediapart."En France, on a l'impression qu'on forme le même prototype de joueurs : grands, costauds, puissants. (...) Qu'est-ce qu'il y a actuellement comme grands, costauds, puissants ? Les Blacks. Et c'est comme ça. C'est un fait actuel", déclarait le sélectionneur, qui s'était ensuite excusé.