Allemagne-France : Lloris et Mandanda absents, c'est l'heure pour Areola !

Alphonse Areola avec Hugo Lloris à l'entraînement (1280x640) GERARD JULIEN / AFP
Hugo Lloris et Steve Mandanda blessés, Alphonse Areola, ici à l'entraînement avant la Coupe du monde, défendra le but des Bleus, jeudi, en Allemagne. © GERARD JULIEN / AFP
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Alphonse Areola va fêter sa première cape, jeudi soir, en Allemagne, après trois ans passés dans l'ombre d'Hugo Lloris et de Steve Mandanda.

Les 23 champions du monde seront en crampons, jeudi soir, sur la pelouse de l'Allianz Arena de Munich, pour leur première rencontre dans la Ligue des nations, face à l'Allemagne. Tous les champions du monde, sauf deux. Et le hasard a voulu que ces deux absents soient les deux gardiens qui ont joué en Russie : Hugo Lloris et Steve Mandanda. Le gardien de l'Olympique de Marseille, blessé à une cuisse, ne figurait pas dans la liste annoncée par Didier Deschamps. Lloris, lui aussi touché à une cuisse, a renoncé lundi.

Et voilà comment Alphonse Areola, l'un des deux joueurs tricolores à n'avoir pas joué lors du Mondial (avec Rami, qui avait annoncé sa retraite internationale avant d'être rappelé pour ce rassemblement), se retrouve propulsé titulaire, en l'absence des traditionnels n°1 et n°2. Benoît Costil, habitué du groupe mais qui ne compte qu'une sélection à son compteur, et Benjamin Lecomte, jamais appelé chez les Bleus jusqu'alors, complètent un trio de gardiens totalement inédit et nous offrent l'occasion de nous pencher sur ce poste ô combien essentiel en équipe de France.

Areola, trois ans en salle d'attente. "Je suis derrière deux légendes du poste, niveau qualité les deux sont énormes", reconnaissait au micro d'Europe 1 Alphonse Areola, quelques mois avant la Coupe du monde, à propos de Lloris et Mandanda. "Faire partie des 23, c'est déjà énorme. Il faut une petite sélection pour confirmer tout ça, mais ça va venir..." Et ce temps est venu, donc. Le portier du PSG va fêter jeudi soir en Allemagne sa première cape avec les Bleus. Après une attente de près de trois ans quand même ! Areola avait en effet été retenu une première fois dans le groupe des Bleus en octobre 2015.  "S'il faisait partie des trois gardiens pour la Coupe du monde, ça veut dire que je le considère parmi les trois meilleurs gardiens français", et non comme un éternel remplaçant, a insisté Didier Deschamps en conférence de presse.

Areola et les Bleus, c'est une histoire qui dure. Car avant de s'installer durablement dans le groupe des A, il a porté le maillot tricolore chez toutes les catégories de jeunes : moins de 16 ans, moins de 17, moins de 18, moins de 19, moins de 20 et Espoirs ! Le point d'orgue de cette carrière chez les Bleuets : un titre de champion du monde, déjà, et en jouant cette fois, lors de la Coupe du monde des moins de 20 ans. Areola avait même été décisif lors de la finale, en arrêtant deux tirs au but face à l'Uruguay (0-0, 4-1 aux tab).

À cette époque, Areola possédait déjà ce talent sur sa ligne, cette explosivité dans ses sorties, cette assurance que tout le monde loue. Aujourd'hui âgé de 25 ans et demi, il a ajouté à sa panoplie la patience. Du fait de son parcours chez les Bleus, bien sûr, mais aussi au PSG. Formé au club, il a mis très longtemps à s'y imposer. Après avoir disputé deux matches en 2012-13, il a ensuite été prêté à Lens, en Ligue 2 (2013-14), à Bastia (2014-15), puis à Villareal, en Espagne (2015-16). De retour au PSG, il a perdu sa place de titulaire en cours de saison 2016-17 au profit de Kevin Trapp. Et alors qu'il sort d'une très belle saison 2017-18, notamment en Ligue des champions, voilà que le club de la capitale va chercher la légende italienne Gianluigi Buffon !

Après avoir manqué les deux premiers matches de Championnat, retour de vacances oblige, Areola était titulaire pour les deux dernières rencontres du PSG, face à Angers (3-1) et à Nîmes (4-2), avec trois buts encaissés, certes, mais des performances de haut niveau. De bon augure avant la Ligue des champions, dont il disputera les trois premières journées, Buffon étant suspendu. Areola a devant lui quelques matches, au PSG comme chez les Bleus, pour prouver (une fois de plus) sa valeur. Presque immanquable…

Pour Lecomte, "l'objectif, c'est d'y rester". La problématique est évidemment différente pour les deux autres gardiens retenus. Âgé de 31 ans, Benoît Costil, (une sélection, face à la Côte d'Ivoire en novembre 2016), est un habitué des rassemblements des Bleus (il était là à l'Euro 2016 notamment). "Benoît, on le connaît bien, il est très souvent avec nous. Après la blessure de Steve, il était logique pour moi qu’il soit appelé d’abord", a convenu Deschamps. Régulier, solide, charismatique, le gardien des Girondins de Bordeaux, qui est de la même génération que les deux monstres Lloris et Mandanda, reste un recours appréciable, mais certainement juste un recours.

Benjamin Lecomte est plus jeune. Âgé de 27 ans, le gardien de Montpellier gravit les échelons, sans faire de bruit. Après trois saisons remarquées à Lorient, il a rejoint le MHSC en 2017 et a largement contribué à en faire la deuxième meilleure défense de Ligue 1 la saison dernière, derrière… le PSG d'Areola. Pour Lecomte, il s'agira lors de ce rassemblement de marquer des points, à l'entraînement, mais aussi humainement (un portier comme Stéphane Ruffier, au caractère bien trempé, n'a jamais réussi à s'installer chez les Bleus). "En une semaine à Clairefontaine, je pense que je vais apprendre énormément de choses. Et l'objectif, ce n'est pas d'y aller une fois. L'objectif, c'est d'y rester pour participer à des compétitions. Mais c'est encore un objectif lointain", a expliqué le portier montpelliérain à L'Équipe, mardi.

Lloris et Mandanda seront bien là. "Un objectif lointain". Lecomte a bien compris que le temps des Mandanda et surtout de Lloris n'étaient sans doute pas encore terminés. Les deux portiers champions du monde seront d'ailleurs présents, en civil, avec les Bleus, dimanche prochain, au Stade de France, pour faire la fête avec les supporters. Lors de la dernière Coupe du monde, Lloris, auteur de plusieurs parades décisives, a prouvé qu'il restait au top et ce, en dépit de son énorme boulette en finale. Son dérapage hors des terrains de cet été (il a été contrôlé en état d'ivresse au volant à Londres) n'a pas entamé la confiance de son sélectionneur. "Ça ne change en rien ce que je pense de lui et le Hugo Lloris qu'il est et qu'il a toujours été", a souligné Didier Deschamps. "Ce sont des êtres humains, pas des robots." À 31 ans, Lloris a sans doute encore de belles saisons en Bleu devant lui (s'il le souhaite). Et ça, Areola, qui côtoie au quotidien Buffon, 40 ans, le sait mieux que personne…

Allemagne-France est à suivre en intégralité dès 20 heures (coup d'envoi à 20h45) sur Europe 1 et Europe1.fr.